“Tant que vous n’aurez pas rendu l’inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous appellerez cela le destin.” – Carl Jung.
Et s’il y avait plusieurs formes d’intelligence? Et si, en plus de cela, la forme d’intelligence la plus utile dans la vie n’était pas celle que tout le monde pensait ?
L’importance de l’intelligence émotionnelle
Durant de nombreuses années, les spécialistes de diverses disciplines ne considéraient que le Quotient Intellectuel (QI). “Le QI est le principal déterminant de tous les types de réussite” entendait-on.
L’intelligence se résumait alors à l’intelligence rationnelle qui était elle-même mesurée par le QI. Conclusion de l’époque : le QI mesure l’intelligence. Toute l’intelligence.
Ce n’est que récemment que l’on a commencé à percevoir la diversité des intelligences et notamment le rôle et l’intérêt de l’intelligence émotionnelle. En effet, nous avons tous des anecdotes de gens intelligents qui ont commis de grosses erreurs dans leur vie. Que ce soit au niveau de leurs amitiés, de leur couple ou encore de leur emploi.
Songez au cas de Lisa Nowak. Il s’agit d’une américaine sportive et intelligente. Elle a en effet intégré l’un des programmes les plus sélectifs au monde, physiquement et mentalement, en devenant astronaute à la NASA. Bref, elle a un QI largement au-dessus de la moyenne. Et pourtant, elle a ruiné sa carrière en agressant une femme qu’elle soupçonnait d’avoir une liaison avec l’homme dont elle était éprise. Son faible QE (quotient émotionnel) a ruiné son fort QI.
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
Dans le livre, L’Intelligence émotionnelle, Daniel Goleman, docteur en psychologie, nous dit que les émotions sont d’une grande importance pour la raison. Il soutient que l’intelligence des émotions s’apprend et il recommande vivement de la développer.
Le scientifique définit l’intelligence émotionnelle comme la capacité à :
“reconnaître, comprendre et gérer nos propres émotions; et à reconnaître, comprendre et gérer les émotions des autres. En termes pratiques, cela signifie qu’il s’agit d’être conscient que les émotions peuvent diriger nos comportements et influencer les gens (positivement et négativement), et d’apprendre à gérer ces émotions (les nôtres et celles des autres), particulièrement lorsque l’on est sous pression.”
Nous allons voir quatre compétences clefs à développer pour que vous deveniez plus intelligent émotionnellement; soit plus efficace dans votre rapport à vous-même et aux autres.
Compétence émotionnelle #1 : La conscience de soi
“Connais-toi toi-même.” – Socrate.
La conscience de soi désigne la capacité à être conscient de ses propres émotions quand elles apparaissent. Il ne s’agit pas de les contrôler. Uniquement d’être conscient d’être sous leur effet.
Les émotions nous envoient un signal qui nous fait généralement réagir de façon inconsciente. Etre conscient de son état permet de prendre de la hauteur et de réagir de façon appropriée, de manière émotionnellement intelligente.
On parle souvent de bonne ou de mauvaise émotion mais, dans les faits, ce qui est important, ce ne sont pas les émotions en tant que telles. Ce qui est important ce sont les réactions aux émotions. Seules les réactions sont bonnes ou mauvaises.
La conscience de soi n’est pas qu’interne. Elle comporte aussi un aspect extérieur : la conscience de la perception que les autres ont de nous.
“Les leaders qui se concentrent pour construire une conscience de soi interne et externe, qui recherchent un feedback honnête provenant de critiques constructives, et qui demandent quoi plutôt que pourquoi, peuvent améliorer leur conscience d’eux-mêmes – et bénéficier des nombreux avantages que procurent une meilleure conscience de soi.”
Docteur Tasha Eurich
Pour développer votre conscience de vous-même, exercez-vous à réfléchir ponctuellement sur vous. Posez-vous des questions sur vous, sur vos états : qu’est-ce que vous ressentez ? De quoi avez-vous envie ? Et recherchez des feedbacks honnêtes des personnes constructives de votre entourage.
Compétence émotionnelle #2 : L’empathie
“L’empathie repose sur la conscience de soi ; plus nous sommes sensibles à nos propres émotions, mieux nous réussissons à déchiffrer celles des autres.” – Daniel Goleman.
L’empathie est une aptitude sociale qui désigne la capacité de comprendre ce que ressentent les autres, de savoir considérer leur point de vue et de les accepter tels qu’ils sont.
De façon générale, nous exprimons plus nos émotions par nos actes que par nos mots. Ainsi, faire preuve d’empathie c’est comprendre la signification des signaux non verbaux (ton de la voix, posture, mouvements, etc.) qui traduisent les émotions.
Bien souvent, c’est le manque d’empathie qui fait que des gens intelligents échouent dans leurs rapports sociaux avec leurs semblables et passent pour froids, distants, voire même parfois arrogants.
Développer votre empathie consiste à améliorer votre sensibilité aux émotions des autres. Pour cela, apprenez déjà à augmenter votre sensibilité à vos propres émotions : écrivez vos pensées pour réfléchir dessus ou discutez-en avec des amis proches. Apprenez à déchiffrer les traits et expressions de votre visage.
Compétence émotionnelle #3 : La maîtrise de soi
“Nulle aptitude psychologique n’est sans doute plus fondamentale que la capacité à résister à ses pulsions.” – Daniel Goleman.
Vous connaissez probablement l’expérience du Marshmallow. Il s’agissait d’un test consistant à évaluer la maîtrise de soi des enfants en les laissant seuls dans une pièce avec un bonbon pour chacun. Seuls ceux qui parvenaient à attendre le retour de l’expérimentateur obtenaient un second bonbon.
Ces enfants ont été suivis pendant plus de 15 ans. Et les résultats du test ont montré que :
Ceux qui avaient été capables de résister à la tentation avaient globalement mieux réussi dans la vie : ils affrontaient les épreuves au lieu d’abandonner. Ils comprenaient la valeur de la patience (une récompense à long terme passe par un coût à court terme).
Ceux qui n’avaient pas été capables de se retenir étaient plus méfiants et inquiets. Ils doutaient d’eux-mêmes et rencontraient toujours des difficultés pour se contrôler des années après.
Cela nous montre donc que l’autodiscipline, la capacité à différer la satisfaction de ses envies pour atteindre des objectifs plus importants, est une compétence sociale essentielle.
Pour augmenter votre autodiscipline, commencez par analyser les situations où vous perdez votre discipline. Ensuite, prenez conscience que la volonté est un muscle et entraînez-le quotidiennement grâce à des petits exercices.
Si vous n’êtes pas adepte des exercices mais que vous préférez des philosophies d’action, vous pouvez vous inspirer de la pensée stoïque : Les principes de l’Empereur Marc Aurèle et ceux du Manuel d’Épictète.
Compétence émotionnelle #4 : L’influence par les émotions
“Lors de toute rencontre, nous émettons des signaux psychologiques qui affectent l’autre. Plus nous sommes habiles à gérer nos relations avec autrui, mieux nous contrôlons les signaux que nous émettons.” – Daniel Goleman.
Nous avons tendance à nous imiter les uns les autres inconsciemment. Nous imitons nos gestes. Mais en imitant nos physiologies, nous reproduisons aussi les états intérieurs associés à ces manifestations extérieures. Nous imitons donc non seulement les gestes mais aussi les émotions.
Généralement, nous recherchons la compagnie des personnes qui nous font nous sentir bien. Celles et ceux qui nous communiquent un flux constant d’énergie positive. Que ce soit par un projet commun, un sourire, des gestes ou encore des mots, des attentions.
Savoir communiquer des émotions (fortes) est donc une compétence sociale qui a une valeur importante. Les acteurs et les leaders maîtrisent cette compétence. Elle leur permet d’influencer ou de diriger par les émotions de nombreuses personnes.
Pour développer votre capacité d’influence par les émotions, devenez plus expressif (aussi bien par les gestes que par les mots). Intéressez-vous réellement aux autres et une harmonisation (mimétisme physique et donc émotionnel) se fera naturellement. Communiquez des émotions positives telles que l’optimisme et la joie.
A retenir : Nous sommes essentiellement des êtres émotionnels – dotés d’une capacité logique. L’essentiel pour mieux contrôler votre vie est donc d’apprendre à gérer vos émotions et celles des autres.
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