“Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur les choses.” – Épictète.
Avec le progrès technologique, de plus en plus de choix s’offrent à chacun d’entre nous. Toutes ces possibilités font que, parfois, nous pouvons nous sentir un peu perdus.
Il peut alors être utile de se tourner vers les fondamentaux de la philosophie stoïque. Cette ancienne philosophie peut en effet nous aider à nous orienter de façon plus efficace dans notre monde moderne.
Dans les Entretiens, Épictète répond justement à la question suivante : Qu’est-ce que promet la philosophie stoïque ?
Pour le stoïcien, cette philosophie promet “une vie sans peine, sans crainte et sans trouble”. Elle le permet par la compréhension de ce qui est possible et l’acceptation de ce qui est impossible.
La philosophie stoïque étant avant tout pragmatique, il propose quatre principes pour pouvoir la mettre en pratique.
Principe stoïque #1 : Comprenez ce qui relève de vous
“Il y a des choses qui dépendent de nous; il y en a d’autres qui n’en dépendent pas.” – Épictète.
Pour les stoïciens, l’homme est caractérisé par l’usage de son libre arbitre. Ce qui fait l’efficacité d’un homme dans sa prise de décision, c’est la maîtrise de sa faculté de jugement.
L’essence du jugement consiste à distinguer ce qui relève de nous et ce qui n’en relève pas. Ce qui relève de nous, c’est ce qui nous appartient : nos jugements et nos actions. Et ce qui ne relève pas de nous, c’est ce qui ne nous appartient pas : les événements extérieurs (y compris les résultats de nos actions).
Ainsi, lorsque nous pensons réagir à un événement, en réalité nous ne réagissons pas au fait en tant que tel, mais à notre jugement de cet événement (notre perception).
Aussi, si nous avons une mauvaise réaction à un événement qui échappe à notre contrôle, ce n’est pas l’événement qu’il faut critiquer mais la réaction que nous en avons.
En effet, l’événement nous est extérieur et ne relève donc pas de nous. Par contre, le fait de juger de telle ou de telle façon dépend de nous. C’est donc ici que notre contrôle doit s’exercer.
Selon les stoïques, vous devez donc apprendre à déterminer votre zone d’influence. Il s’agit de votre zone de compétence.
Principe stoïque #2 : Faites preuve de prudence dans vos actions mais de confiance face aux résultats
“L’essence du bien, comme celle du mal, réside dans l’usage des représentations.” – Épictète.
Notre attention doit uniquement porter sur les choix qui relèvent de nous. Avoir une juste représentation des choses permet de distinguer notre réelle marge de manœuvre pour pouvoir agir de façon efficace.
Par exemple, pour devenir meilleur au golf, vous pouvez vous entraîner à réaliser des swings. Mais sitôt que la balle a décollé, le résultat ne vous appartient plus. Tout ce que vous pouvez faire c’est préparer le prochain swing.
Idem pour l’artiste qui réalise une performance devant un public. L’artiste doit réaliser sa prestation au mieux. Mais une fois sa performance terminée, la réaction du public ne lui appartient pas.
En résumé, pour les stoïques, l’action nous appartient mais pas le résultat. Nous devons donc faire preuve de prudence dans nos actions mais d’assurance face aux résultats.
De nombreuses personnes ont l’esprit troublé parce qu’elles inversent leurs jugements: elles font preuve d’assurance dans leurs actions et de prudence face aux résultats. Évitez de faire cette confusion et vous gagnerez en sérénité et efficacité.
Principe stoïque #3 : Entraînez-vous à pratiquer le bon usage des représentations
“Toute habitude, toute faculté est conservée et développée grâce aux actes correspondants.” – Épictète.
Pour progresser dans le bon usage des représentations, il faut prendre l’habitude de s’exercer. Nous sommes ce que nous faisons quotidiennement.
Comment s’exercer ? Lorsqu’une représentation nous trouble, il faut éviter d’agir rapidement sous son effet. D’ailleurs, les stoïques appellent ces représentations des “maladies de l’âme”.
Épictète recommande d’agir comme un médecin. Prenez votre temps pour analyser de l’extérieur votre perception. C’est la théorie quantique de l’observation : le seul fait d’observer vos représentations les modifie.
C’est également la conscience de soi, chère à Socrate : “Connais-toi toi-même”. Utilisez votre raison pour observer vos émotions. Prendre conscience de ses émotions est en effet la première étape de la maîtrise de soi.
Ainsi “lorsque quelqu’un te met en colère, sache que c’est ton jugement qui te met en colère. Efforce-toi donc avant tout de ne pas te laisser emporter par ton idée; car, si une fois tu gagnes temps et délai, tu deviendras plus facilement maître de toi.”
Rappelez-vous que votre libre arbitre vous appartient. Vous avez donc la capacité de remplacer la représentation en question par une autre plus positive.
Pour le philosophe stoïque, il est important de s’exercer à manipuler régulièrement nos représentations mentales. L’exercice physique, la méditation, les méthodes de relaxation ou écrire ses pensées peuvent aider.
Principe #4 : Minimisez votre identité
“Préoccupe-toi de ce que tu dois faire pour que ta volonté soit dans un état conforme à la nature.” – Epictète.
Notre raison nous permet de réfléchir sur nous-même. C’est ce qui nous distingue des animaux. La source de nombreux troubles est la raison mal employée.
Quand la raison est exercée avec justesse, les gémissements et les plaintes ne font plus partie de notre vie. En effet, nous exerçons notre volonté quand nous le pouvons et nous acceptons la nécessité quand il le faut.
Nous progressons alors en phase avec la principale loi de la nature : la loi de l’évolution. Évoluer consiste à adapter son environnement ou à s’adapter à lui.
D’ailleurs, avant de vouloir changer les choses, une démarche saine consistera par commencer à se demander si l’on ne doit pas se changer soi-même. Aussi, pour maximiser votre évolution, apprenez à minimiser votre identité. Car la personne qui s’attache à ses identités temporaires bloque son évolution.
A retenir : Pour vivre sereinement, adoptez le mindset stoïque : 1/ Identifiez votre zone d’influence; 2/ Donnez le meilleur de vous-même sur ce que vous valorisez dans cette zone d’influence. 3/ Apprenez à accepter le reste.
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