Talent is overrated : Le secret de l’excellence est la pratique délibérée

Talent is overrated : la clef de l’excellence (Geoff Colvin)

“De tout ce que vous faites ou pourriez faire dans votre vie, quelle est la chose la plus importante ? Quelle qu’elle soit, vous pouvez faire beaucoup mieux que ce que vous imaginez.” – Geoff Colvin.

Talent is Overrated

Qu’est-ce qui fait que certaines personnes excellent et pas d’autres ?

La plupart des gens pensent que les personnes qui excellent dans un domaine sont celles qui ont un talent inné. Pourtant, de nombreuses études prouvent que les top performeurs n’ont aucune prédisposition particulière. Il n’existe aucun “gène de la performance”.

Alors, quel est le secret de l’excellence ? L’excellence est-elle accessible à tous ?

Le journaliste Geoff Colvin a interviewé l’élite du monde des affaires ainsi que les scientifiques qui étudient la performance. Le livre “Talent is overrated est le résultat de son enquête.

Dans ce best-seller devenu une référence mondiale, le journaliste donne les clefs pour atteindre l’excellence. Nul besoin de dispositions cognitives spécifiques. Ni d’avoir commencé à avancer sur le sujet dès son plus jeune âge.

L’excellence est simplement le résultat de l’application d’une technique particulière. Une méthode de développement basique et accessible à tous : la pratique délibérée. Il s’agit d’une forme spécifique de pratique qui améliore progressivement et constamment la performance.

Dans cet article, vous découvrirez ce qu’est concrètement la pratique délibérée. Et surtout, vous apprendrez comment l’appliquer dans votre vie afin d’atteindre l’excellence dans votre domaine.

Les caractéristiques de la pratique délibérée

De nombreuses recherches récentes ont confirmé que les personnes très expérimentées ne sont pas forcément plus compétentes que des gens peu expérimentés. Il s’agit du piège de l’expérience (the experience trap) : certaines personnes deviennent même moins compétentes avec l’expérience. La pratique seule n’est donc pas la clef de la performance.

Selon ces recherches, l’excellence est le résultat de la pratique délibérée. Il s’agit d’une forme de pratique intelligente et efficace qui est caractérisée par six éléments :

  1. L’amélioration objective de la performance (nécessite une aide extérieure).

  2. Le dépassement progressif des limites (pousser le pratiquant au-dessus, mais pas trop loin, de ses limites actuelles).

  3. De nombreuses répétitions.

  4. Des feedbacks réguliers sur les résultats.

  5. Un épuisement mental ou physique (selon la nature de l’activité).

  6. La dureté du processus (ce n’est pas fun).

#1 : La pratique délibérée est spécifiquement conçue pour améliorer la performance

Les meilleurs golfeurs continuent d’apprendre avec des coachs. Les joueurs d’échec d’élite s’appuient sur des logiciels de résolution pour perfectionner leurs techniques. Les meilleurs joueurs de poker intègrent des groupes dans lesquels ils échangent entre joueurs de même niveau. Les entrepreneurs intègrent des Mastermind.

Bref, toutes les personnes très efficaces utilisent une aide extérieure pour améliorer leurs performances. Et cela pour deux raisons principales :

  • Avoir accès au meilleur savoir disponible sur sa pratique (coach, logiciel, mentorat, Mastermind, etc.). Pour atteindre le top (et pour y rester), il est en effet essentiel de disposer des méthodes les plus récentes et les plus efficaces de son domaine.

  • Pouvoir bénéficier d’un regard objectif extérieur sur sa pratique. Il est nécessaire d’obtenir le retour d’une vision non biaisée de sa performance pour pouvoir se perfectionner.

#2 : La pratique délibérée vous pousse juste au-dessus de votre limite actuelle

Les meilleures méthodes de développement changent quotidiennement. Mais elles respectent toutes un même principe fondamental : pousser le pratiquant juste au-dessus de sa limite actuelle.

Les top performeurs le font d’une façon spécifique : ils isolent un aspect particulier de leur tâche et se concentrent dessus jusqu’à ce qu’il soit amélioré. Ensuite, ils passent à un autre aspect.

Sélectionner les aspects à améliorer est une tâche stratégique : Décomposez d’abord votre processus en tâches distinctes. Puis, priorisez en isolant les tâches les plus contributives à votre performance. Enfin, sur chacune d’entre elles, identifiez la zone d’apprentissage et focalisez-vous dessus.

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#3 : La pratique délibérée nécessite de nombreuses répétitions

Tous ceux qui pratiquent des activités savent que la répétition est la clef de la maîtrise. Cependant, la répétition seule ne suffit pas. Deux aspects essentiels distinguent la répétition dans la pratique délibérée de celle dans la pratique simple :

  • L’activité répétée doit se situer dans la zone d’apprentissage. Il ne s’agit pas de répéter ce qu’on aime faire et ce qu’on sait faire. Il faut répéter les tâches qui font progresser.

  • La haute fréquence de répétition. Les top performeurs répètent les mêmes tâches un grand nombre de fois. Encore et encore.

Répétez les tâches difficiles
#4 : La pratique délibérée nécessite un feedback continu sur les résultats

Sans feedback sur vos résultats, deux choses se produisent :

  • Vous ne devenez pas meilleur.

  • Vous cessez de vous soucier de devenir meilleur.

Dans la plupart des pratiques, obtenir un feedback est facile. Dans l’entrepreneuriat, dans les sports, dans les jeux ou dans les arts, le feedback est donné par les résultats : le marché, le public, les clients, les adversaires, les partenaires, etc.

Mais il y a le résultat obtenu et il y a l’interprétation du résultat. Quand l’interprétation du résultat est compliquée à réaliser, le recours à un coach ou à un mentor est nécessaire pour pouvoir progresser.

#5 : La pratique délibérée est exigeante mentalement

La pratique délibérée est avant tout un effort de concentration et d’attention. Les top performeurs ne passent jamais en mode automatique. Leur performance est consciente et contrôlée.

L’effort est tellement intense qu’il ne peut être maintenu pendant plus de quelques heures. Les scientifiques établissent la limite à quatre ou cinq heures maximum. Mais en général, il s’agit de sessions d’une heure à une heure et demie.

#6 : La pratique délibérée n’est pas vraiment fun

Faire les choses que l’on sait faire est agréable. Mais cela est exactement l’opposé de la pratique délibérée. Au lieu de faire les choses dans lesquelles ils sont forts, les top performeurs travaillent les aspects dans lesquels ils ne le sont pas.

Voir constamment ses points faibles et devoir les travailler est désagréable pour l’ego et éprouvant moralement. Mais c’est ainsi que cette pratique de développement fonctionne. Si devenir excellent était quelque chose d’agréable à réaliser, tout le monde le serait.

D’un autre côté, celui qui vise l’excellence trouve une profonde satisfaction dans son progrès. Il est toujours intéressé pour devenir meilleur. Pour une telle personne, les aspects positifs l’emportent de loin sur les côtés négatifs et cela le motive pour continuer.

L’application des principes de la pratique délibérée au quotidien

La première étape pour appliquer la pratique délibérée est de savoir ce que vous voulez vraiment. Cette pratique demande une telle implication que seuls ceux qui veulent véritablement quelque chose pourront s’y dédier.

Une fois que vous savez ce que vous voulez, vous devez identifier les premières étapes de développement pour y parvenir.

Quand ces étapes initiales sont officiellement connues, des recherches sur votre domaine vous permettront de les récupérer facilement.

Quand ces étapes ne sont pas connues et qu’il n’est possible d’avoir recours à un mentor, vous pouvez utiliser deux principes généraux :

  1. Pratiquer directement

  2. Pratiquer dans le travail

#1 : La pratique directe

Il existe trois types modèles :

Le modèle de la musique

Le musicien connaît la partition qu’il va devoir jouer. La distinction entre ceux qui excellent et les autres se fait lors de leur prestation.

On retrouve des situations similaires dans le business. Par exemple : les présentations (orales ou écrites), les speechs ou les entretiens d’embauche ou d’évaluation de résultats.

Si vous réalisez parfois des exposés, vous pouvez appliquer la pratique délibérée pour améliorer vos présentations.

Pour mieux convaincre lors des présentations orales : décomposez votre texte en sections et déterminez pour chacune d’elle quelle est l’idée la plus importante à faire passer (logique, émotion, humour, storytelling). Répétez ensuite votre texte plusieurs fois pour voir quel est l’effet produit afin d’ajuster pour mieux communiquer les idées clefs. Pour obtenir un feedback, appuyez-vous sur toute personne extérieure pertinente. Vous pouvez également perfectionner votre pratique en vous inspirant de vidéos éducatives YouTube.

Pour les présentations écrites, vous pouvez utiliser des modèles de référence qui sont pertinents par rapport à votre activité : des mails réalisés par des personnes talentueuses, des lettres aux actionnaires réputées, des publicités efficaces, les meilleurs articles de presse, etc.

Le modèle des échecs (ou de l’étude de cas)

L’élite des joueurs d’échec pratique en étudiant profondément des positions de jeu (ouverture, attaque, défense, etc.). Leur pratique consiste à effectuer des mouvements puis à les comparer à ceux réalisés par les maîtres (ou les algorithmes). Et s’il y a un écart, ils doivent en comprendre la raison et c’est ainsi qu’ils deviennent meilleurs en compréhension du jeu et en anticipation.

De nombreux éléments de la performance au travail peuvent être améliorés en utilisant cette méthode. Ce modèle de l’étude de cas est beaucoup utilisé dans le monde du business. D’ailleurs, pour passer des entretiens dans certaines sociétés très sélectives, des études de cas sont proposées et les candidats sont évalués selon leur capacité à y répondre.

Apprendre à raisonner selon le modèle des études de cas peut vous être très utile. Pour apprendre cette méthode, vous pouvez rechercher des vidéos ou des articles. Mais vous pouvez également vous entraîner en temps réel : quand vous écoutez l’actualité, essayez de vous imaginer l’impact qu’elle pourrait avoir sur votre activité. Notez votre idée par écrit. Puis, quand le temps sera passé, comparez ce que vous aviez imaginé aux événements réels. Vous verrez ainsi si votre modèle de prévision était bon. Si ce n’est pas le cas, tentez de comprendre d’où vient l’erreur puis répétez l’opération.

Le modèle du sport

La pratique des athlètes sportifs est connue. Elle comporte deux éléments :

  • Le conditionnement physique pour avoir les forces et les capacités physiques qui conviennent au sport en question.

  • L’amélioration des compétences spécifiques à l’activité sportive.

Dans la majorité des activités liées à l’information, le conditionnement physique n’a évidemment pas besoin d’être au niveau du sportif. Mais l’auteur fait l’analogie en considérant que le conditionnement peut prendre plusieurs formes. Vous pouvez par exemple revoir les fondamentaux de votre activité : relisez les classiques, remémorez-vous les bases.

L’amélioration des compétences spécifiques passe par la haute répétition et le feedback immédiat. De plus en plus d’organisations et d’entrepreneurs utilisent le pouvoir de la pratique délibérée à travers des simulations ou des jeux digitaux pour améliorer les performances.

#2 : La pratique au travail

Les opportunités pour pratiquer les compétences sont bien plus fréquentes qu’on ne le pense. Vous pouvez utiliser la méthode de l’autoévaluation.

Avant le travail

L’autoévaluation commence par se fixer des objectifs précis et atteignables pour la journée.

Ceux qui n’excellent pas se fixent des objectifs généraux : obtenir le contrat, finaliser la tâche, atteindre tel niveau de vente, etc.

Les top performeurs se fixent des objectifs qui ne sont pas liés aux résultats mais qui sont liés au processus pour les obtenir.

Pour atteindre l’excellence, vous devez vous focaliser sur les méthodes pour progresser dans des éléments spécifiques de votre activité. Et cela passe par de la planification précise et concrète. Notez votre plan et soyez le plus spécifique possible.

Durant le travail

Apprendre à s’observer soi-même durant la tâche est l’une des compétences les plus importances que vous pouvez développer.

Les top performeurs s’observent constamment et avec attention pendant la réalisation de leur activité : “quelle capacité suis-je actuellement en train d’utiliser là ?“;”est-ce que je le fais bien ?“; “est-ce que je ne devrais pas essayer autre chose ?“.

Les scientifiques appellent cela la métacognition : avoir une réflexion mentale sur ses propres processus mentaux.

Développer cette capacité de réflexion sur vous-même vous aidera à vous adapter efficacement à des conditions changeantes.

Après le travail

Il est impossible de progresser dans une activité si vous n’obtenez pas de feedback sur vos actions.

Pour obtenir un feedback rapide et régulier, vous pouvez vous autoévaluer. Et pour progresser, utilisez comme benchmark des modèles qui sont juste au-dessus de votre niveau actuel.

En procédant ainsi vous identifierez les erreurs qui vous empêchent d’atteindre votre niveau de performance cible. Bien analyser les erreurs stratégiques est une part importante du processus.

Ceux qui n’excellent pas accusent généralement les facteurs extérieurs à leur contrôle (les concurrents, les conditions de marché, etc.). A l’inverse, les top performeurs prennent la responsabilité pleine et entière pour leur manque de résultat. Etant focalisés sur les étapes du processus qui conduisent au résultat désiré, ils ont une analyse plus détaillée de leur performance.

Approfondir sa connaissance avec les modèles mentaux

Un aspect déterminant pour atteindre l’excellence est la connaissance détaillée de votre marché. Les top performeurs connaissent leur marché sur le bout des doigts. Pour atteindre l’excellence, vous devrez donc devenir un expert de votre domaine.

Pour y parvenir, il vous faudra amasser beaucoup de connaissances. Mais si vous vous contentez d’emmagasiner des connaissances, vous ne pourrez pas les utiliser et vous finirez donc par les oublier.

La solution consiste à utiliser des modèles mentaux. Les modèles vous permettent de mieux comprendre les informations car ils les organisent au sein d’un ensemble cohérent et fonctionnel. Avec cette méthode d’apprentissage, vous retenez efficacement les informations car vous pouvez les utiliser facilement.

Le mot de la fin

Le message du livre “Talent is overrated” est simple : la pratique délibérée vous permet de repousser vos limites afin d’atteindre votre potentiel maximal. Avec cette méthode de développement, votre expérience comptera réellement et vous vous distinguerez progressivement de tous les autres. Elle vous rend antifragile.

L’excellence ne s’obtient pas par de nombreuses heures de pratique. L’excellence est le résultat de multiples itérations stratégiques délibérées.

Pour finir, trois astuces pour appliquer plus facilement la pratique délibérée durant vos sessions :

  1. Faites des sessions courtes (30 minutes à 1 heure maximum dédiée à la pratique). Faites des pauses si vous souhaitez accumuler des sessions.

  2. Concentrez-vous totalement sur votre tâche (aucune distraction autorisée durant ce laps de temps).

  3. Visualisez mentalement la tâche que vous venez de réaliser. Cette opération mentale renforce la maîtrise.

Pour aller plus loin : Lire le livre Talent is overrated (Geoff Colvin).

Copiez et partagez : https://mikaelecanvil.com/excellence/

 

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