“Développer l’habitude de maîtriser plusieurs modèles représentant la réalité est la meilleure chose que vous pouvez faire.” – Charlie Munger.
Qu’est-ce qu’un modèle mental ?
Beaucoup de gens “expliquent” les événements après coup mais sans jamais pouvoir les anticiper. Ce ne sont pas des explications; ce sont simplement des histoires plus ou moins crédibles.
Tout esprit rationnel sait que comprendre véritablement un phénomène signifie savoir comment il se comporte. C’est-à-dire être en capacité de l’anticiper.
Deux outils sont généralement utilisés pour anticiper les résultats d’une action : le passé (l’historique de données) et les modèles mentaux.
Un modèle mental est une représentation simplifiée de la réalité. Il s’agit d’une “vision pratique qui permet de simuler mentalement le déroulement d’un phénomène pour anticiper les résultats d’une action”.
Les modèles mentaux sont des outils d’aide à la décision pour vos choix importants. Ils vous permettent de prendre de meilleures décisions en abordant un événement de façon rationnelle et efficace. Généralement, les modèles répondent aux deux questions suivantes :
Comment cela fonctionne ?
Pourquoi cela fonctionne ainsi ?
Les meilleurs modèles mentaux sont les idées que vous pouvez utiliser le plus souvent dans vos raisonnements quotidiens.
La théorie des modèles mentaux
Selon la théorie des modèles mentaux, lorsque nous raisonnons, nous utilisons des modèles mentaux – que nous en ayons conscience ou pas. Il est donc important d’en prendre conscience pour pouvoir sélectionner les meilleurs modèles disponibles afin d’améliorer la qualité de vos décisions.
Les principales suppositions de la théorie des modèles mentaux sont les suivantes :
Chaque modèle représente une vision particulière du monde;
Le modèle doit représenter cette vision le plus fidèlement possible;
Les modèles mentaux expliquent tous les types de raisonnement : la déduction, l’induction et l’explication;
Les modèles peuvent correspondre à des niveaux différents de réalité (du plus simple au plus complexe);
Le modèle est soumis au principe de réalité : il ne représente que ce qui est réel.
Pourquoi il vous faut de nombreux modèles mentaux
Les modèles mentaux sont utiles car ils permettent de penser le monde en s’appuyant sur des idées scientifiques qui ont fait leur preuve :
Ils ont généralement été produits par les meilleurs scientifiques d’une discipline;
Ils ont résisté à l’épreuve du temps.
Pour appréhender le plus précisément possible un monde multidisciplinaire, il est nécessaire de disposer d’un vaste range de modèles mentaux provenant de plusieurs disciplines. Car, comme dit l’expression : “pour l’homme qui n’a qu’un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous.”
“Et vous avez besoin des modèles – non pas de simplement une ou deux disciplines, mais de toutes les disciplines importantes. Il vous faut les 100 meilleurs modèles issus de la microéconomie, la physiologie, la psychologie, les mathématiques, les sciences de l’ingénieur, etc. Vous n’avez pas besoin d’être un expert dans tous ces domaines. Tout ce qu’il vous faut faire c’est prendre les grandes idées générales et les apprendre tôt et bien.” – Warren Buffet.
Je vous mets ci-dessous une liste des meilleurs modèles. Ce sont ceux qui peuvent être utilisés le plus souvent dans la vie courante. Prenez l’habitude de les utiliser régulièrement pour apprendre à les maîtriser. Vous pourrez ensuite les appliquer pour améliorer vos décisions à impact.
J’actualise régulièrement cette liste au fil de mes lectures. Pour être tenu informé de l’ajout des nouveaux modèles, vous êtes libre de rejoindre la communauté des modèles mentaux.
Les meilleurs modèles mentaux
Les modèles mentaux généraux
La carte n’est pas le territoire
Ce modèle explique le fait que notre représentation du monde n’est pas le monde. Tout comme la carte n’est qu’une représentation du territoire pour nous permettre de nous orienter, notre perception du monde n’est également qu’une image imparfaite.
Prendre conscience de cela nous permet de comprendre que nous avons la possibilité de changer de carte quand la situation le nécessite. D’ailleurs, les différents modèles ci-dessous peuvent être considérés comme des cartes que vous devrez sélectionner en fonction du territoire (l’événement) à observer.
La loi de Pareto (ou principe des 80/20)
La règle de Pareto est une loi mathématique qui explique que, dans de nombreuses situations, 80% des effets sont le résultat de 20% des causes. Selon ce modèle, 80% de vos résultats sont obtenus par 20% de vos actions. Ainsi, pour être efficace, une bonne stratégie consistera à concentrer vos actions sur vos 20% décisifs.
Le cercle de compétence
Le cercle de compétence désigne la zone de compétence ou de connaissance d’une personne.
Le modèle du rasoir d’Hanlon
Le modèle du rasoir d’Hanlon est un modèle d’évaluation du comportement. Il s’agit de « ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer ». Ce modèle part du principe que l’action la plus simple (l’erreur) est plus probable que l’action plus compliquée (malveillance volontaire).
L’erreur fondamentale d’attribution (biais d’internalité)
Il s’agit d’un biais consistant à « évaluer le comportement d’une personne en attribuant une importance disproportionnée aux caractéristiques internes supposées de la personne (caractère, connaissances, opinions, etc.) au détriment des facteurs externes objectifs et du contexte ».
Le rasoir d’Ockham
Rasoir d’Ockham ou d’Occam (parfois appelé “principe de parcimonie”). Principe épistémologique selon lequel, lorsque deux explications donnent les mêmes résultats en termes de prédiction, il faut privilégier l’explication la plus simple. Cela signifie que la simplicité est préférable jusqu’à ce que des preuves ou résultats supplémentaires justifient une complexité accrue (ce modèle “rase” les hypothèses non nécessaires).
Le rasoir en avance/en retard
S’il s’agit d’une discussion sur Reddit (ou Twitter), vous êtes probablement en avance. S’il s’agit d’une discussion sur LinkedIn (ou Facebook), vous êtes probablement en retard.
Le biais cognitif
Un biais cognitif désigne une erreur dans le traitement mental d’une information quand il y a une différence entre ce que l’on perçoit et ce qui existe. Quelques biais : biais de confirmation, biais d’ancrage, biais de rétrospection, etc. Vous pouvez trouver une liste des principaux biais cognitifs ici.
Raisonnement de niveau 2 (ou la conséquence de second ordre)
Raisonner avec les conséquences de second ordre consiste à prendre en compte l’enchaînement dynamique des conséquences d’une situation. C’est un raisonnement à long terme qui prend en considération les effets des effets. Prendre en compte les effets est le raisonnement de niveau 1; Prendre en compte les conséquences des effets est le raisonnement de niveau 2.
La cause immédiate et la cause ultime
« Une cause immédiate est un événement qui est le plus proche du résultat observé, ou qui en est immédiatement responsable. Elle contraste avec la cause ultime, de niveau supérieur, qui est généralement considérée comme la raison «réelle» de l’événement ».
Antifragilité
Modèle décrivant les personnes/systèmes qui s’améliorent sous l’effet de chocs non excessifs au lieu de casser (fragilité) ou de simplement résister (résilience). L’incertitude est l’alliée de l’antifragilité. Source : Antifragile (Nassim Taleb).
La règle de la minorité
“Il suffit qu’une minorité intransigeante – qui met suffisamment sa peau en jeu (ou, mieux encore, son âme) – atteigne un niveau relativement faible – 3 ou 4% de la population, par exemple – pour que la totalité de cette dernière doive se soumettre à ses préférences.” Source : Jouer sa peau (Nassim Taleb).
L’effet IKEA
Désigne une stratégie commerciale qui implique les clients dans la création du produit, créant ainsi un lien émotionnel plus fort avec le produit et augmentant sa valeur perçue. Cette technique capitalise sur le principe selon lequel plus un client investi du temps et des efforts dans un produit ou un service et plus il le valorisera.
L’effet Streinsand
Modèle désignant l’opération par laquelle quelqu’un attire involontairement l’attention sur quelque chose à cause de ses efforts pour le cacher.
L’effet domino
“L’effet domino est une réaction en chaîne qui peut se produire lorsqu’un changement mineur provoque un changement comparable à proximité, qui provoquera un autre changement similaire, et ainsi de suite au cours d’une séquence linéaire.”
La double peine
La double peine désigne une double condamnation pour le même motif. Par exemple, une personne qui s’ennuie dans son travail aura tendance à fumer pour pouvoir prendre une pause afin de s’évader un peu. Cela fait que le travail, en plus d’être désagréable, aura une conséquence négative sur sa santé. (C’est la même idée que la conséquence de second ordre.)
L’identité par l’action
Le modèle de l’identité par l’action considère que ce sont nos actions qui définissent notre identité. Nos actions montrent au monde, ainsi qu’à nous-mêmes, qui nous sommes. En faisant des actions qui sont liées à une nouvelle identité (identité cible), vous apportez à chaque fois des confirmations de votre nouvelle identité. Selon ce modèle, l’action est une sorte de prophétie auto-réalisatrice. Vous devenez ce que vous faites.
La prophétie autoréalisatrice
Une prophétie autoréalisatrice est un “énoncé qui modifie des comportements de telle sorte que cet énoncé se réalise. Ce qui n’était qu’une possibilité parmi d’autres devient réalité“. C’est le fait que les gens y croient – et qu’en conséquence, ils ajustent leur comportement en fonction du résultat attendu – qui fait que la possibilité se réalise.
La prophétie autodestructrice
Egalement appelée le “paradoxe du prophète” : prédiction qui sitôt énoncée détruit ses possibilités de réalisation. C’est ce que l’on observe par exemple sur les marchés financiers : les anticipations partagées créent une nouvelle réalité.
La marge de sécurité
Stratégie prévoyant un excédent de ressources (ou de temps) pour anticiper et parer aux éventualités imprévues. Applicable tant au niveau individuel que collectif, ce modèle recommande une approche proactive et prudente face à l’incertitude.
Le modèle de l’action
Selon le modèle du Dr. B. J. Fogg, un comportement se produit lorsque la motivation, la capacité et un déclencheur sont présents en même temps et à des niveaux suffisants.
B = MAT
B : behavior (comportement)
M : motivation
A : ability (capacité)
T : trigger (déclencheur)
Le modèle de l’habitude (de Will Durant)
Les habitudes peuvent être pensées comme un processus neurologique en trois étapes : signal/réponse (routine)/récompense. Pour changer une habitude, identifiez consciemment chacune des trois étapes de l’habitude en question et choisissez sur laquelle vous allez agir. Vous pouvez remplacer le signal par un autre (en changeant d’environnement). Ou bien, vous pouvez associer une nouvelle routine à ce signal pour un même niveau de récompense. Sinon, vous pouvez vous trouver une nouvelle récompense.
Le modèle de l’habitude (de James Clear)
Les habitudes peuvent être modélisées en quatre étapes successives : signal/envie/réponse/récompense. Pour développer de nouvelles habitudes, utilisez une stratégie visant à augmenter une ou plusieurs de ces étapes : Augmentez le signal et/ou renforcez l’envie et/ou facilitez la réponse et/ou améliorez la récompense.
La contagion du zéro (le maillon faible)
Quand des éléments fonctionnent en intersection (en complémentarité), la meilleure des stratégies pour améliorer le système est de renforcer le maillon faible – tant qu’il n’est pas au-dessus d’un seuil critique – et non pas de miser sur les forces.
Imaginez que vous avez besoin de 4 compétences (C1, C2, C3, C4) pour avoir une capacité particulière. On a alors : Capacité = C1*C2*C3*C4. Si C4=0, alors Capacité = 0, peu importe votre niveau dans les trois premières compétences. C’est l’idée de la pomme pourrie qui gâte le panier; ou encore du maillon qui casse à son point le plus faible.
Le paradoxe de l’œuf et de la poule
Désigne un problème insoluble dont la solution consisterait à obtenir les conséquences d’une cause qui est elle-même la conséquence.
Les modèles mentaux en décision
Le business case (étude d’opportunité)
« Le business case met en avant l’objectif du projet. Pour ce faire, il énumère les raisons pour lesquelles le projet a été initié, les bénéfices attendus, les options à considérer (avec les facteurs de rejet ou d’approbation expliquant la prise en compte ou pas de chaque option), les coûts prévisibles, l’analyse des carences et les risques supputés. »
L’analyse coût-avantage
L’analyse coût/avantage (ou coût/bénéfice) est une approche pour prendre une décision en se basant sur l’option qui a le plus d’avantage relativement aux coûts.
Le ratio risk-reward
Ce ratio mesure quelle est la récompense potentielle pour chaque euro investi. Par exemple, un ratio risk-reward de 1:3 signifie que l’on risque 1 euro pour potentiellement en gagner 3. (Ratio très utilisé au poker (la côte du pot) et en trading).
Le retour sur investissement (ROE)
Le retour sur investissement (ROE) est un ratio qui permet de mesurer la rentabilité d’un investissement. ROE = Résultat net / Montant investi.
Le coût d’opportunité
Le coût d’opportunité : bien choisir c’est renoncer à moins bien. Chaque fois que nous faisons un choix, il y a une opportunité perdue associée au bénéfice que nous aurions pu obtenir en optant pour le meilleur choix alternatif. Par exemple, si un investisseur choisit d’investir dans une entreprise A plutôt que dans une entreprise B, et que l’entreprise B s’avère être plus rentable, le coût d’opportunité sera la différence entre les deux rendements B-A (le coût de l’opportunité perdue). Le coût d’opportunité est un outil essentiel pour évaluer les conséquences économiques des décisions. Selon ce modèle, la décision la plus efficace sera celle dont le coût d’opportunité est nul.
Le modèle de l’objectif
Modèle qui stipule que pour atteindre le succès, il faut :
-
Se fixer un objectif ambitieux à long terme;
-
Partir de l’objectif pour inverser les étapes à long terme (reverse engineering);
-
Découper ces grandes étapes en objectifs à moyen terme puis à court terme (aboutir à une to-do list journalière);
-
Prendre en compte les feedbacks du terrain et utiliser une métrique pour évaluer votre avancement.
L’analyse par objectifs
Les objectifs doivent être 1/clairement définis, 2/orientés sur les résultats, 3/réalistes, 4/mesurables et 5/ajustables.
L’optimisation
“L’optimisation est une branche des mathématiques cherchant à modéliser, à analyser et à résoudre analytiquement ou numériquement les problèmes qui consistent à minimiser ou maximiser une fonction sur un ensemble.”
L’optimum global
Un optimum global est la solution optimale parmi toutes les solutions possibles; et non pas uniquement parmi celles situées dans un ensemble réduit (optimum local).
L’arbre de décision
Outil d’aide à la décision représentant un ensemble de choix sous la forme graphique d’un arbre dont les branches contiennent les différentes décisions possibles (puis les sous-décision, etc.). Ce modèle permet de visualiser l’ensemble des choix relatifs à une situation avec leur probabilité associée, leur coût et leur utilité (et donc de calculer l’espérance mathématique).
Les coûts irrécupérables
Savoir quand continuer ou arrêter un projet. Ce modèle suggère de considérer les fonds déjà investis dans un projet comme des coûts irrécupérables et donc de prendre une décision en fonction des bénéfices futurs potentiels plutôt que de se concentrer sur les pertes passées. Si, au moment présent, une redirection ou un arrêt de votre projet vous semble nécessaire alors il faut pivoter sans hésitation.
Le biais de disponibilité
Modèle exprimant un raisonnement déséquilibré consistant à se baser uniquement sur les informations récentes (disponibles en mémoire). Voir également le biais d’ancrage qui repose sur cette surpondération d’une information récente dans la prise de décision.
L’aversion à la perte
Désigne la préférence humaine consistant à prendre des décisions pour éviter les pertes plutôt que pour rechercher des gains.
Les modèles mentaux en productivité
L’effet de levier
Le modèle de l’effet de levier consiste à se concentrer sur les activités à fort effet de levier. Pour optimiser l’allocation de vos ressources limitées (temps, énergie et argent), vous devez chercher à utiliser les effets de levier partout où cela est possible.
La loi de Murphy
La loi de Murphy est un adage qui s’énonce de la manière suivante : « Tout ce qui est susceptible d’aller mal, ira mal ». Elle rejoint la notion d’entropie (l’énergie est désordre). Par exemple : Les choses prennent plus de temps que prévu; les coûts sont plus élevés ; et la qualité est moins bonne.
La loi de Parkinson
Ce modèle stipule que le travail s’étend de manière à occuper tout le temps disponible pour son achèvement. Autrement dit, plus on a de temps pour réaliser une tâche et plus cette tâche prendra du temps. Comprendre cette loi peut aider à instaurer des délais plus courts afin de travailler de manière plus concentrée et productive.
Loi d’Illich (seuil de la productivité décroissante)
« Au-delà d’un certain seuil, l’efficacité humaine décroît, voire devient négative ». Ce modèle de production indique que, pour rester productif, vous devez faire des pauses. Il s’agit d’une application au temps de travail de la loi des rendements décroissants.
La matrice d’Eisenhower
“Ce qui est important est rarement urgent et ce qui est urgent est rarement important” – Eisenhower
La loi de Carson
« Un travail réalisé en continu prend moins de temps et d’énergie que lorsqu’il est réalisé en plusieurs fois ». Cela signifie que de trop nombreuses distractions sont mauvaises pour la productivité.
La loi de (Bill) Gates
« La plupart des gens surestiment ce qu’ils peuvent accomplir sur un an et sous-estiment ce qu’ils peuvent faire sur dix ans. »
Paraître faire vs faire
“Etre occupé ne veut pas dire que l’on travaille réellement. L’objectif du travail est de produire ou d’accomplir; et pour arriver à ce résultat, il doit y avoir : planification, système, intelligence, définition d’objectifs. Paraître faire n’est pas faire.” – Edison.
Les modèles mentaux en réflexion
La formulation (reformuler le problème)
« Une formulation parfaite d’un problème est déjà la moitié de sa solution » (Hilbert). Ce modèle considère qu’il essentiel de bien formuler un problème pour pouvoir le résoudre. Reformuler un problème compliqué peut permettre de trouver plus simplement une solution.
Le sens n’est pas le nom
Comprendre vs seulement connaître le nom. Connaître le nom de quelque chose ne signifie pas comprendre cette chose. Les mots, les définitions et les noms ne constituent pas le savoir. Pour comprendre le fonctionnement de quelque chose, il faut d’abord l’observer puis se poser les questions basiques : comment cela fonctionne ? Pourquoi cela fonctionne ainsi ? Quelles sont ses caractéristiques ? Etc.
“Sans utiliser le nouveau mot que vous venez d’apprendre, essayez de reformuler ce que vous venez d’apprendre dans votre propre langage. Par exemple, sans utiliser le mot “énergie”, dites moi ce que vous savez du mouvement du chien.” – Richard Feynman.
La pensée latérale
Méthode de pensée qui consiste à résoudre des problèmes en prenant des approches indirectes qui peuvent sembler illogiques. Elle s’oppose à la pensée verticale qui consiste à raisonner de façon linéaire et logique, étape par étape.
La pensée divergente
« Processus ou une méthode de pensée utilisée pour produire des idées créatives en envisageant de nombreuses solutions possibles. »
La pensée zéro (Zero based thinking)
Processus de prise de décision qui consiste à s’imaginer en arrière au moment où l’on a pris une décision et à réfléchir pour savoir si l’on prendrait la même décision maintenant avec la connaissance que l’on a. Dit autrement : quand vous réalisez que vous êtes dans un trou, ce n’est pas que vous y êtes déjà qu’il faut continuer de creuser.
Le raisonnement à partir des principes premiers
Méthode analytique qui décompose les problèmes complexes en éléments de base ou fondamentaux. Cette approche vise à comprendre les lois fondamentales (les “principes premiers”) qui régissent une situation, au lieu de suivre des solutions préétablies ou des analogies. Partir de ces fondamentaux permet de construire une solution efficace basée sur une compréhension profonde du problème en question.
Le raisonnement systémique
La pensée systémique consiste à raisonner en considérant le système en entier et non pas uniquement une (ou des) partie(s). Ce raisonnement intègre l’interdépendance de tous les éléments du système (et prend en compte les conséquences non désirées des actions). C’est le mode de raisonnement des ingénieurs.
La réduction de la dimension
Il s’agit d’un modèle de simplification. Lorsqu’un problème est trop compliqué à résoudre, car il comporte trop de possibilités (des dimensions), on peut réduire le nombre de dimensions pour le rendre plus simple à résoudre.
La méthode essai-erreur
“Méthode caractérisée par des essais divers qui sont continués jusqu’au succès de la recherche ou jusqu’à ce que le testeur arrête sa recherche.”
Le raisonnement par l’absurde
Ce modèle de réflexion consiste à montrer la fausseté d’une proposition en la supposant vraie puis en déduisant logiquement d’elle des conséquence absurdes.
L’inversion
L’inversion est un outil puissant que l’on peut facilement intégrer dans son quotidien. Comment ça fonctionne ? L’astuce est simple : Trouvez ce que vous ne voulez pas et évitez-le. En effet, souvent, on ne sait pas ce qui va marcher mais, par contre, on sait ce qui ne va pas marcher.
Par exemple, au lieu de vous demander ce que vous pouvez faire pour être heureux, évitez toutes les choses qui vous rendent malheureux.
La chance vient plus souvent en sachant ce qu’il faut éviter plutôt qu’en recherchant des choses sur lesquelles on est incertain. Il est en effet bien plus facile d’éviter les grosses erreurs que de chercher à briller d’intelligence.
Ce modèle apporte de la simplicité et de la clarté dans la prise de décision.
Le raisonnement par la fin
Modèle de raisonnement qui consiste à partir de la fin (la solution du problème ou l’objectif) puis à remonter jusqu’au début pour déterminer la séquence des actions optimales à réaliser pour parvenir au résultat souhaité.
Le changement de paradigme
Un paradigme est une vision du monde. C’est-à-dire un ensemble de croyances partagées par un groupe de personnes plus ou moins large. Un changement de paradigme désigne un changement fondamental dans cette vision du monde et donc dans les comportements (stratégie d’ajustement des acteurs). Les révolutions (scientifiques, technologiques, sociales, etc.) produisent des changements de paradigmes.
Les modèles mentaux issus du business
Le produit minimum viable (MVP : minimum viable product)
Le produit minimum viable est une stratégie de développement de produit consistant à mettre rapidement sur le marché une version test du produit (avec seulement quelques fonctionnalités). Cette technique permet de construire le produit en bénéficiant dès le début des retours utilisateurs.
La scalabilité
Modèle de croissance non linéaire où l’efficacité globale est maximisée par les interactions entre les parties. En interagissant, ces éléments créent une valeur surpassant leur contribution individuelle (1+1 > 2). Cette dynamique permet une croissance exponentielle, puissante et sans coûts parallèles croissants.
Décision réversibles et non réversibles
Pour Jeff Bezos, il y a deux types de décision en entreprise : les décisions réversibles (sur lesquelles on peut revenir par la suite) et les décisions irréversibles. Il faut distinguer ces deux types de décision afin d’être prudent sur les décisions irréversibles car leur risque est bien plus élevé.
Les options d’allocation du capital
“Les CEO ont cinq options d’allocation : 1/ investir dans des opérations internes; 2/ acquérir d’autres entreprises; 3/ émettre des dividendes; 4/ rembourser la dette; 5/ racheter ses actions. En plus de cela, ils ont trois moyens pour générer du capital : 1/ génération de cash flow opérationnel/interne ; 2/ émission de dette; 3/ émission de titres.”
Le freemium (free + premium)
Modèle commercial par “lequel on propose un produit ou le plus souvent un service gratuit, en libre accès, qui est destiné à attirer un grand nombre d’utilisateurs. On cherche ensuite à convertir ces utilisateurs en clients pour une version ou des services complémentaires premium du produit ou du service plus évolué, haut de gamme mais surtout payant”.
Le product/market fit (ajustement produit/marché)
Degré auquel un produit répond à une forte demande du marché.
Les secrets
« Chacune des idées actuelles les plus célèbres et les plus familières étaient auparavant inconnues et insoupçonnées… Il reste encore beaucoup de secrets à découvrir, mais ils ne céderont qu’aux chercheurs assidus. » (Peter Thiel).
La théorie du Dip
Modèle de progression consistant à utiliser la difficulté comme barrière à l’entrée pour distancer les concurrents. (Seth Godin).
La force des liens faibles
Un individu profitera généralement plus de ses relations issus des liens faibles (réseau distant) que de celles issues des liens forts (famille et amis proches). Egalement appelé “paradoxe de la relation sociale”.
Les modèles mentaux issus de la nature
La sélection naturelle (évolution des espèces)
« Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements » (Darwin).
La théorie des équilibres ponctués
Développement de la théorie de l’évolution qui postule que l’évolution comprend de longues périodes d’équilibre (stabilité) ponctuées de brèves périodes de changements importants (crises) comme la formation d’une espèce nouvelle et/ou la disparition d’une espèce.
Le modèle culturel
Ce modèle met l’accent sur la primauté des facteurs culturels (versus les facteurs naturels) pour expliquer les différences individuelles et notamment les traits de comportement. Cette théorie s’oppose au modèle naturel qui met l’accent sur les critères naturels (génétiques).
La réaction en chaîne
« Une réaction en chaîne est une réaction dans laquelle un des agents nécessaires à la réaction est produit lui-même par la réaction, entraînant la poursuite de la réaction. »
L’effet papillon (ou théorie du chaos)
De petites actions (ou changements) peuvent avoir des effets énormes à long terme. L’effet papillon est un modèle de changement dynamique qui s’applique particulièrement bien aux habitudes (voir les habitudes atomiques ou le pouvoir des habitudes).
L’effet boule de neige
« Cercle vertueux ou un cercle vicieux qui accumule aux événements considérés déjà présents de nouveaux faits en quantité de plus en plus grande, à la manière d’une série géométrique ou même d’une fonction exponentielle. »
La soutenabilité
Modèle de durée de vie qui désigne la capacité de résistance d’un système.
L’ordre spontané
« Le terme ordre spontané désigne un ordre qui émerge spontanément dans un ensemble comme résultat des comportements individuels de ses éléments, sans être imposé par des facteurs extérieurs aux éléments de cet ensemble ».
Le climax
« Un climax est un point ultime ou culminant dans une succession ou progression à travers le temps. »
L’émergence (ou synergie)
Le modèle de l’émergence se résume par l’adage : « le tout est plus que la somme de ses parties ». Idée équivalente au concept économique de synergie résumé par la formule : 1+1 = 3. Le tout diffère de la somme de ses parties quand les interactions entre les parties créent un surplus de valeur.
Réaction anticorps
Modèle biologique qui permet de décrire une réaction systémique en réponse à des perturbations. Il aide notamment à comprendre comment un système peut détecter des menaces ou des anomalies et déployer des mécanismes de défense pour maintenir sa stabilité et son intégrité (les antivirus en cybersécurité suivent ce modèle).
La forêt sombre
“Aucune civilisation ne doit annoncer sa présence au cosmos sous peine d’être détruite par une civilisation plus avancée aux aguets par prévention d’une compétition à l’expansion”. Selon le modèle de la forêt sombre, il faut avancer caché tant que l’on est pas certain d’être en supériorité technologique par rapport aux autres. (Roman “La forêt noire” de Luo Ji).
Les modèles mentaux en expérimentation
La méthode scientifique
Il s’agit d’une méthode consistant à accéder à la connaissance par l’observation du réel, les mesures et les expériences. Ce modèle de connaissance se base sur la formulation d’hypothèses qui sont constamment testées. Selon cette méthode, tant qu’un résultat n’a pas été démontré ou invalidé, il est seulement considéré comme vraisemblable. La méthode scientifique progresse par rectification d’erreurs.
Le biais de sélection
Le biais de sélection désigne une erreur faite lors de la sélection de l’échantillon représentatif de départ, au cours d’une étude statistique. Cette erreur fait que l’échantillon n’est plus représentatif de la population et ne permet donc pas de tirer des conclusions explicatives.
Le biais du survivant
Il s’agit d’un biais de sélection. Il consiste 1/ à partir d’un échantillon de départ constitué uniquement de survivants (les personnes qui ont eu du succès par exemple). Puis 2/ à expliquer les critères de succès à partir des caractéristiques des survivants (sans tenir compte du fait que, parmi ceux qui ont échoué, certains partagent aussi les caractéristiques de ceux qui ont réussi).
L’effet de l’observateur
Selon ce modèle, lorsqu’un observateur observe quelque chose, il modifie le comportement de la chose observée.
Le biais de réponse
Le biais de réponse désigne le fait que la réponse à une question sera différente selon le contexte, la formulation de la question ou tout autre élément extérieur.
L’ordre de grandeur
« Un ordre de grandeur est un nombre qui représente de façon simplifiée mais approximative la mesure d’une grandeur physique. »
Le facteur explicatif majeur
Un facteur explicatif majeur est un critère d’explication qui permet d’expliquer en grande partie (80%+) un résultat. Il s’oppose au facteur explicatif mineur qui n’en explique qu’une petite partie (20%-).Souvent, les explications données par les commentateurs ne sont que des facteurs explicatifs mineurs.
Les modèles en statistiques
Le modèle probabiliste
Le modèle probabiliste consiste à approcher les décisions comme des paris et à se baser sur les techniques de probabilités pour faire les meilleurs paris possibles.
L’espérance mathématique
Ce modèle envisage les décisions comme des paris avec 1/ une probabilité d’avoir raison et un gain associé, et 2/ une probabilité d’avoir tort et une perte associée. Une décision gagnante est une décision avec une espérance positive. Et la meilleure des décisions est celle dont l’espérance est la plus élevée.
Selon ce modèle, quand vous prenez une décision, vous devez la prendre de sorte que vous feriez toujours la même action si la situation devait se reproduire. Faire un écart revient ainsi à s’éloigner de l’action qui a la meilleure espérance.
L’inférence bayésienne
« L’inférence bayésienne est une méthode par laquelle on calcule les probabilités de diverses causes hypothétiques à partir de l’observation des événements connus ».
La simulation (mathématique)
Réaliser des simulations permet de générer de façon fictive des comportements aléatoires selon un jeu de paramètres. La simulation la plus connue est celle de Monte-Carlo. Il s’agit de méthodes algorithmiques visant à calculer une valeur numérique approchée en utilisant des procédés aléatoires, c’est-à-dire des techniques probabilistes.
L’intervalle de confiance (marge d’erreur)
Il s’agit d’un modèle pour donner le niveau de précision avec lequel on estime une valeur. Un intervalle de confiance à 95% (sur un échantillon) signifie que cet intervalle a 95% de chances de contenir la valeur au sein d’un relevé exhaustif de la population totale. Tout comme l’indice de confiance pour la météo, il s’agit d’un indicateur de la marge d’erreur.
Le raisonnement en range
Raisonnement en range : “Il vaut mieux avoir approximativement raison que précisément tort” (Warren Buffet). Pour mieux gérer l’incertitude d’une donnée inconnue, il est plus efficace d’estimer une fourchette de valeurs possibles plutôt que de supposer une valeur unique. Le raisonnement en range consiste à débuter par un intervalle de possibilités (qui a une très forte probabilité de contenir la valeur que l’on recherche) dont on réduit progressivement la taille grâce aux informations collectées par la suite. Ce modèle amène à de meilleures décisions dans les situations incertaines. Par exemple, les meilleurs investisseurs utilisent des intervalles de prix et les joueurs de poker professionnels utilisent des ranges de main.
La régression vers la moyenne
« En statistique, la régression vers la moyenne décrit le phénomène suivant : si une variable est extrême à sa première mesure, elle va généralement se rapprocher de la moyenne à sa seconde mesure. Si elle est extrême à sa seconde mesure elle va tendre à être proche de la moyenne à sa première mesure ». Cela signifie que si quelqu’un s’est surpassé lors d’une épreuve, la meilleure estimation consiste à penser que c’était un coup de chance. Le prochain coup, il fera sûrement moins bien; il se rapprochera de sa moyenne.
La loi des grands nombres
Plus l’on répète une expérience et plus le résultat va converger vers l’espérance (la moyenne). Pour connaître le niveau de quelqu’un sur quelque chose, ne l’évaluez pas sur un résultat mais sur de nombreux résultats.
Le paradoxe de Simpson
Paradoxe statistique dans lequel des tendances distinctives spécifiques à des groupes semblent s’inverser lorsque les groupes sont combinés.
L’erreur de type 1 et erreur de type 2
Une erreur de type 1 survient lorsque l’on considère comme vrai quelque chose qui est faux. On les appelle également des « faux positifs ».
Une erreur de type 2 survient lorsque l’on considère comme faux quelque chose qui est vrai. On les appelle également des « faux négatifs ».
Lorsque vous devez faire une supposition, un aspect important est de savoir quelle est l’erreur qui aura le plus d’impact : supposer comme vrai quelque chose de faux ou supposer comme faux quelque chose de vrai…
L’analyse de scénarios
Etude qui consiste à analyser les différentes possibilités en considérant des familles de résultats alternatifs possibles. De façon simplifiée, on considère généralement : le scénario optimiste (on suppose les hypothèses les plus optimistes et on projette), le scénario moyen (hypothèses réalistes) et le scénario pessimiste (hypothèses pessimistes).
L’analyse de sensibilité
Une analyse de sensibilité consiste à évaluer l’impact de la variation des paramètres en entrée dans le résultat final.
Les modèles mentaux en économie
La théorie de la préférence révélée
Préférence révélée vs préférence affirmée. La théorie économique de la préférence révélée postule que, pour déterminer les préférences des personnes, il ne faut pas les interroger, il faut observer leurs comportements. Selon ce modèle, ce sont les choix des personnes qui révèlent leurs préférences et non pas leurs paroles. Par exemple, c’est en faisant ses achats que le consommateur révèle ses préférences de consommation. (Théorie de l’économiste Paul Samuelson).
Le passager clandestin (free-rider)
“Le problème des free-rider désigne le comportement d’une personne ou d’un organisme qui obtient et profite d’un avantage sans y avoir investi autant d’efforts que les membres de ce groupe.”
La loi de l’offre et de la demande
La loi de l’offre et de la demande est un modèle qui explique le processus de formation des prix. Le modèle dit que le prix d’un bien va varier jusqu’au moment où il atteindra son prix d’équilibre. C’est-à-dire le moment où la quantité demandée sera égale à la quantité fournie.
L’utilité marginale
Modèle en économie comportementale qui stipule qu’à mesure qu’un individu consomme plus d’une ressource ou d’un bien, l’utilité ou la satisfaction obtenue de chaque unité supplémentaire de ce bien tend à diminuer. En d’autres termes, plus nous avons d’un bien, moins nous apprécions chaque unité supplémentaire : “Un simple verre d’eau vaut une fortune pour celui qui est perdu dans le désert sans eau”.
Les barrières à l’entrée
Les barrières à l’entrée sont des obstacles qui limitent la capacité des nouveaux acteurs à entrer sur un marché. Elles peuvent prendre plusieurs formes: des coûts initiaux élevés, des régulations strictes, des avantages établis pour les concurrents existants, etc.
Lois des rendements décroissants
Modèle selon lequel le rendement supplémentaire obtenu par l’utilisation d’un facteur de production supplémentaire (le travail par exemple) diminue, toutes choses égales par ailleurs.
L’externalité
“L’externalité caractérise le fait qu’un agent économique crée, par son activité, un effet externe en procurant à autrui, sans contrepartie monétaire, une utilité ou un avantage de façon gratuite, ou au contraire une nuisance, un dommage sans compensation.” Ce modèle traduit le phénomène : tout coûte mais ne se paie pas.
La théorie du signal
Dans les sciences sociales, un signal est une information donnée par un émetteur qui aide un récepteur à prendre une décision. Les signaux peuvent être des actions ou des attributs qui indiquent le statut, l’intention ou l’affiliation d’une personne. Par exemple, la façon de s’exprimer, les loisirs pratiqués, les goûts affichés (y compris le style vestimentaire), etc. sont des signaux qui peuvent être interprétés comme des marqueurs sociaux. Autre exemple: pour un recruteur, un diplôme d’une université prestigieuse d’un candidat à un poste peut signaler un certain niveau d’intelligence (sans être précis sur les compétences exactes de l’étudiant). En résumé, le modèle du signal est utile pour comprendre comment une information partielle est transmise et interprétée dans des situations où l’information complète n’est pas disponible.
L’élasticité
Mesure la variation d’une grandeur provoquée par la variation d’une autre grandeur. Par exemple : élasticité du prix en fonction de la demande.
Le problème du principal-agent
Les motivations du principal (le propriétaire) sont différentes de celles de l’agent (le salarié). Le propriétaire est motivé pour faire ce qui est bon pour son business. L’agent est motivé pour faire ce qui paraît bon aux yeux du propriétaire. Le propriétaire doit donc trouver le bon système de motivation pour aligner les intérêts de l’agent avec les siens.
La discrimination par le prix
Modèle de fixation du prix consistant à segmenter et à charger les clients en fonction de leur capacité à payer (et non pas en fonction de leurs caractéristiques personnelles – ce qui est interdit par la loi). Cf. les logiciels qui fonctionnent en freemium.
Le surplus du consommateur
La différence entre le prix qu’un consommateur est prêt à payer pour un bien et le montant effectivement payé. Si vous êtes prêt à payer votre café 10€ mais que le vendeur le propose à 1€, vous bénéficiez d’une économie de 9€.
La rareté
Ce concept exprime la tension qui existe entre les besoins (illimités) et les ressources disponibles (limitées) pour les satisfaire. La rareté implique d’abandonner le bien en question ou bien de l’obtenir par le commerce ou la compétition (la lutte pour les ressources disponibles).
L’incitation économique
Une incitation économique est un facteur de motivation externe qui récompense les actions visant à produire le résultat souhaité. Quand on connaît le système d’incitation (récompense/punition), on peut en déduire les comportements prévisibles des acteurs participant au système.
La loi de Goodhart
La loi de Goodhart indique que lorsqu’une mesure devient un objectif, elle cesse d’être une bonne mesure. Il s’agit de la même idée que la loi de Campbell qui dit que plus un indicateur est utilisé pour mesurer un résultat et plus il sera corrompu.
La théorie de l’avantage comparatif
Cette théorie explique que, dans un contexte de libre-échange, chaque pays gagne à se spécialiser dans le domaine de production où il possède la productivité la plus forte, ou la moins faible, versus son partenaire d’échange.
Le gagnant remporte tout (winner takes all)
Modèle dans lequel le plus compétent des compétiteurs remportera une écrasante majorité des parts d’un marché par rapport à tous les autres, y compris le second. Cette loi a le plus d’impact dans les domaines scalables : sport, technologie, art, etc.
La théorie de la motivation
Cette théorie (également appelée théorie des deux facteurs) est une idée qui explique la satisfaction et l’insatisfaction au travail.
Selon ce modèle, la satisfaction et l’insatisfaction agissent de façon indépendante (ce ne sont pas les mêmes facteurs qui agissent sur l’un et sur l’autre).
Cette théorie distingue donc deux types de facteurs :
– 1/ Les facteurs externes ou d’hygiène (statuts, salaires, relations humaines, etc.). Ces conditions doivent être remplies pour ne pas générer d’insatisfaction.
– 2/ Les facteurs internes valorisants (autonomie, reconnaissance, responsabilité, croissance, défi personnel, etc.). Ces facteurs de motivation doivent être remplis pour générer de la satisfaction.
Ainsi, le contraire de l’insatisfaction est l’absence d’insatisfaction. Et le contraire de la satisfaction est l’absence de la satisfaction.
La théorie moderne de la motivation
Le secret des hautes performances n’est ni notre moteur biologique (satisfaction des besoins primaires) ni celui des motivations extérieures (système de motivation de la carotte et du bâton). Les hautes performances proviennent de notre désir profond et intrinsèque de diriger nos vies, d’augmenter notre moi et de faire une contribution d’importance. Cf. “La vérité sur ce qui nous motive” de Daniel H. Pink.
L’incohérence temporelle (ou incohérence dynamique)
L’incohérence temporelle désigne une situation dans laquelle les préférences de l’agent changent au fil du temps, de telle sorte que son comportement devient incohérent. Tout se passe comme s’il existait de nombreux “moi” au sein du décideur; chaque soi représentant le décideur à un moment différent.
Les modèles mentaux en psychologie
Le FUD
Le FUD est “l’acronyme de Fear, Uncertainty and Doubt (peur, incertitude et doute) et fait référence à une technique de vente ou de communication par laquelle on introduit de manière «pernicieuse» un doute sur la qualité de l’offre d’un concurrent.” Le FUD se manifeste également lors des réactions de paniques collectives survenant pendant les crises financières.
Le FOMO
“La peur de rater quelque chose (FOMO, acronyme de l’anglais fear of missing out) est une sorte d’anxiété sociale caractérisée par la peur constante de manquer une nouvelle importante ou un autre événement quelconque donnant une occasion d’interagir socialement.”
L’effet Placebo
Croyance qui a un impact à court terme sur un résultat très précis (comme le succès d’un faux médicament).
L’effet Mindset
Le mindset est une croyance qui impacte comment on pense, ressent et agit. C’est une croyance clef qui reflète sa philosophie de vie. Changer son mindset (par exemple en adoptant un mindset de croissance) met en marche des processus qui perpétuent des changements à long terme.
L’effet de Halo
“L’effet de halo, effet de notoriété ou encore effet de contamination, est un biais cognitif qui affecte la perception des gens. C’est une interprétation et une perception sélective d’informations allant dans le sens de la première impression (« il ne voit que ce qu’il veut bien voir »).”
Selon ce modèle, l’ordre dans lequel on observe une séquence, par exemple les caractéristiques d’une personne, est déterminant pour notre appréciation. On retrouve ici l’idée selon laquelle “il est important de faire une bonne première impression”. En effet, une caractéristique première positive aura tendance à rendre plus positives les autres caractéristiques (et inversement pour une caractéristique négative).
La croyance en la loi des petits nombres
Cette croyance désigne notre tendance à tirer des conclusions erronées à cause d’une erreur liée à la taille insuffisante de l’échantillon des données observées. Notre difficulté à cerner l’aléatoire nous fait penser à tort que la loi des grands nombres s’applique également aux petits échantillons. C’est-à-dire que des petits échantillons de données seraient tout aussi fiables que de grands échantillons pour tirer des conclusions valides; ce n’est pas le cas.
Le biais d’ancrage
“En psychologie, l’ancrage désigne la difficulté à se départir d’une première impression. C’est un biais cognitif qui pousse à se fier à l’information reçue en premier dans une prise de décision”. Par exemple, lorsque quelqu’un reçoit une valeur particulière (comme une proposition initiale en négociation) avant d’estimer une quantité, cette valeur (qui est l’ancre) influencera considérablement son jugement.
Le biais de statu quo
Biais cognitif qui désigne notre résistance exagérée au changement et notre préférence pour rester dans notre état initial plutôt que de s’en écarter. Un test à faire pour éviter de tomber dans ce piège : imaginez que votre situation actuelle n’est plus le statu quo, est-ce que vous la choisiriez alors ? (Une question à se poser lorsque l’on hésite à vendre des actifs financiers).
Le désir mimétique
Selon l’historien René Girard, le désir n’est pas authentique, le désir est mimétique. Ainsi, selon ce modèle, nos désirs ne nous sont pas inspirés par un objet en lui-même mais par le désir d’une autre personne que nous imitons.
L’effet d’amnésie Gell-Mann
“Vous ouvrez le journal et vous tombez sur l’article d’un sujet que vous connaissez bien. Vous lisez l’article et vous réalisez que le journaliste n’a absolument aucune compréhension des faits et du sujet. Souvent, l’article est tellement faux qu’il présente l’histoire à l’envers – inversant la cause et l’effet. J’appelle cela les histoires “les rues humides causent la pluie”. Les journaux en sont remplis.
Dans tous les cas, vous lisez avec exaspération ou amusement les nombreuses erreurs de l’histoire, puis vous tournez la page pour arriver sur les affaires nationales ou internationales. Et vous les lisez comme si le reste du journal était en quelque sorte plus précis sur ce sujet que sur l’absurdité que vous parcouru juste avant. Autrement dit, vous tournez la page et vous oubliez ce que vous savez.”
Le modèle du flow
Le bonheur durable s’atteint par le flow. Et le flow est le produit d’un état de conscience qui résulte d’une démarche volontaire orientée par cinq principes : 1/ un objectif authentique et réalisable ; 2/ une attention totalement concentrée; 3/ des progrès réguliers ; 4/ Une zone de contrôle ressentie et appréciée ; 5/ une volonté de progresser.
La récompense aléatoire
La récompense aléatoire désigne une situation qui produit une récompense occasionnelle de façon aléatoire. Le côté aléatoire de la récompense amplifie un désir déjà existant en procurant des pics de dopamine au cerveau. Cf. les machines à sous et les notifications des applications.
Le principe de Boucles d’or
Le principe de Boucles d’or est un modèle de motivation qui se réfère à la préférence des individus pour réaliser des tâches qui sont juste à leur niveau actuel. Soit ni trop faciles et ni trop compliquées.
Les gens sont câblés différemment
Prenez conscience dans vos échanges que les gens ne sont pas tous câblés mentalement de la même façon : introverti vs extraverti; raisonnement vs sentiment; focus sur la tâche vs focus sur l’objectif, etc.
Social mindset (état d’esprit du don)
Etat d’esprit consistant à aider les amis et à être généreux. Mentalité obéissant à la norme sociale. Il ne faut pas introduire un market mindset dans le social sinon cela dénature les relations et les interactions.
Market mindset (état d’esprit du marché)
Etat d’esprit lié à la logique du business (norme du marché) : être payé pour son temps et ses efforts.
Mr Market
Considérez les marchés financiers comme une personne qui s’appelle Mr Market. Mr Market change régulièrement d’humeur en passant du sur-optimisme à la peur extrême. Lorsque vous voulez acheter un actif à Mr Market, attendez qu’il soit de mauvaise humeur pour pouvoir faire de bonnes affaires avec lui.
Les modèles mentaux en physique
Le principe d’action-réaction
“L’action est toujours égale à la réaction ; c’est-à-dire que les actions de deux corps l’un sur l’autre sont toujours égales et de sens contraires” – Newton.
La masse critique
La masse critique d’un matériau fissile est la quantité de ce matériau nécessaire au déclenchement d’une réaction nucléaire. Ce modèle explique que, lorsqu’un système atteint une certaine taille, son comportement peut totalement changer. Idée similaire au seuil critique, au point de rupture ou encore à l’impact de la scalabilité.
Le catalyseur
Le catalyseur est un élément permettant la réalisation, l’accélération ou la réorientation d’une opération chimique. Il s’agit d’un modèle d’explication de la réalisation d’une opération. Le catalyseur est l’élément qui provoque le déclenchement d’une opération.
L’effet de levier
L’effet de levier désigne l’amplification de la force initiale qui est obtenue à l’aide d’un levier. Il s’agit de mettre le minimum d’effort pour obtenir le résultat maximum.
Les points de frottement (ou de friction)
« Le frottement (ou friction) est une interaction qui s’oppose au mouvement relatif entre deux systèmes en contact. »
La loi du moindre effort
La loi du moindre effort désigne la tendance qui veut, que lorsque l’on doit choisir entre deux options similaires, on va naturellement aller vers l’option qui nécessite la moindre quantité de travail. Il s’agit d’un principe d’économie d’énergie : en dépenser le moins possible pour obtenir le plus grand bien-être, le meilleur rendement. La loi physique sous-jacente est le principe de moindre action.
L’inertie
L’inertie d’un corps désigne sa tendance à conserver sa vitesse : « en l’absence d’influence extérieure, tout corps ponctuel perdure dans un mouvement rectiligne uniforme ». De façon plus générale, la force d’inertie désigne la tendance d’un corps à résister à toute modification de sa trajectoire (vitesse et direction).
L’entropie
L’entropie désigne la tendance à l’augmentation du désordre en l’absence d’une action volontaire de maintien de l’ordre. Selon ce modèle, l’énergie non dirigée est désordre.
La demi-vie
“La demi-vie est le temps mis par une substance (molécule, médicament ou autre) pour perdre la moitié de son activité pharmacologique ou physiologique.”
Les modèles mentaux dans la finance
La matrice consensus * contrarien
Dans les investissements, la seule façon de générer un profit extraordinaire est d’avoir raison et d’être contrarien (contre le consensus). “Avoir raison n’amène pas à une performance supérieure s’il s’agit également du consensus”. (Bill Gurley, Venture Capitalist).
Le système de Ponzi
“Un système de Ponzi est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Si l’escroquerie n’est pas découverte, elle apparaît au grand jour au moment où elle s’écroule, c’est-à-dire quand les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients.”
Les intérêts composés
Les intérêts composés désignent un système de capitalisation dont les intérêts de chaque période sont incorporés au capital pour l’augmenter et générer de nouveaux intérêts à leur tour.
Les modèles dans la négociation
Le trade-off (compromis)
Situation dans laquelle une caractéristique d’une chose doit être diminuée pour qu’une autre puisse être augmentée.
La médiation
Modèle d’intervention avec un tiers (le médiateur) pour faciliter une relation, un échange ou la compréhension d’une situation entre au moins deux parties.
Les modèles en stratégie d’entreprise
Le business modèle
« Le modèle d’entreprise, modèle d’affaires ou business model, est la représentation systémique et synthétique de l’origine de la valeur ajoutée d’une entreprise et de son partage entre les différentes parties prenantes, sur une période et pour un domaine d’activité clairement identifiés. »
La chaîne de valeur
Concept décrivant l’ensemble des étapes par lesquelles une société produit de la valeur; c’est-à-dire, arrive à la conception de son produit ou service.
Intégration verticale
Stratégie d’entreprise qui consiste à intégrer dans sa propre activité celle de l’un de ses fournisseurs ou de l’un de ses clients. Elle désigne l’intégration d’au moins une étape de la chaîne de la valeur d’un produit ou service.
Intégration horizontale
Stratégie d’entreprise consistant à étendre son réseau, en acquérant des activités économiques au même niveau de la chaîne de valeur que ses produits. Trois techniques d’acquisition : 1/ un concurrent (diminution concurrence); 2/ un acteur qui produit autre type de produit (diversification); 3/ acteur qui produit un potentiel produit de substitution (innovation).
Les modèles mentaux dans les raisonnements
Le raisonnement anecdotique
Utilisation d’un exemple isolé (comme l’expérience personnelle) comme preuve particulière pour démontrer un argument général.
Confondre la corrélation avec la cause
Présumer qu’une relation entre des choses signifie que l’une est la cause de l’autre.
L’argument épouvantail
Technique de rhétorique consistant à présenter la position de son adversaire de façon erronée pour pouvoir ensuite la réfuter plus facilement.
Confondre la possibilité et la vraisemblance
Penser que la possibilité d’une chose la rend probable. Un événement est possible si sa probabilité d’existence est non nulle. Un événement est probable si sa probabilité de réalisation est élevée.
Faire appel aux émotions
Technique de manipulation par les émotions pour court-circuiter la raison.
Blanc ou noir (manichéen)
Quand deux alternatives sont présentées comme les seules possibilités, alors qu’en réalité, il y a beaucoup plus de choix possibles.
Les modèles mentaux dans l’influence
Les six principes d’influence
1/ La réciprocité (tendance à rendre la faveur); 2/ Le principe d’engagement/cohérence (lorsque l’on s’engage, on a tendance à être ensuite cohérent avec cet engagement); 3/ La preuve sociale (en situation d’incertitude, les gens imitent le comportement des autres); 4/ L’autorité (les gens obéissent aux figures d’autorité); 5/ La rareté (l’effet de rareté augmente la valeur perçue et donc la volonté d’acquisition); 6/ L’appréciation (nous sommes plus facilement influencés par ceux que nous apprécions). (Cialdini).
Le paradoxe du choix
Désigne le fait que la présence de trop nombreuses options tend à paralyser le choix (ou à faire réaliser un mauvais choix). Réduire le nombre de choix réduit l’anxiété; ce qui pousse plus facilement à l’action.
L’effet par défaut
Parmi l’ensemble des options qu’un agent va choisir, l’option par défaut est l’option qui est obtenue quand on ne fait rien. Les expérimentations indiquent que mettre un choix en option par défaut augmente les probabilités pour qu’il soit choisi. On appelle cela l’effet par défaut.
Les modèles en science des risques
L’aléa moral
“Pile je gagne, face tu perds“. L’aléa moral désigne le biais de comportement qui fait qu’une personne ou une entreprise assurée contre un risque aura tendance à se comporter de manière plus risquée que si elle était totalement exposée aux conséquences de ce risque. Ce biais consiste à exploiter l’asymétrie gain/perte (beaucoup plus à gagner en cas de gain qu’à perdre en cas d’échec) offerte par la protection relative ou la non exposition au risque (rien à perdre en cas de mauvaise décision).
La sélection adverse (ou antisélection)
Phénomène par lequel “une offre faite sur un marché aboutit à des résultats inverses de ceux souhaités, à cause d’asymétries d’information”. Par exemple, une protection contre un risque particulier va spécifiquement attirer une clientèle exposée au risque en question (antisélection).
L’aversion au risque
L’aversion au risque désigne la tendance qu’ont généralement les gens à préférer un gain sûr à un bien plus important mais aléatoire.
Le Cygne Noir
Le Cygne Noir représente un événement imprévisible, rare et à impact extrêmement fort. Pour Nassim Taleb, la plupart des éléments importants dans le monde s’expliquent par une poignée de Cygnes Noirs. (Définition technique : le modèle du Cygne Noir désigne une distribution dont les queues ne sont pas exponentiellement bornées). Dans le livre Le Cygne Noir, il recommande de réaliser un maximum de tâtonnements pour maximiser le nombre d’occasions susceptibles d’exposer à ces événements rares.
La diversification
La diversification est une méthode de gestion des risques. En finance, la diversification du portefeuille boursier consiste à diminuer son risque d’exposition à une classe d’actifs en variant les types de placements. Il s’agit de “ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier”.
Les modèles en marketing
Le job à faire (job to be done)
Modèle de comportement de consommation selon lequel, lorsque les consommateurs ont un besoin, ils vont « embaucher » un produit pour faire le job. (Clayton Christensen).
Les modèles mentaux en compétition
Le modèle AARRR
Le Framework AARRR fait référence aux cinq métriques essentielles du Growth Hacker. Ces indicateurs correspondent au cycle de vie de l’utilisateur. Et la stratégie consiste à optimiser chacun de ces points.
1/ Acquisition : Comment les visiteurs vous trouvent ? ;2/ Activation : Comment faire réagir l’utilisateur à votre produit ?; 3/ Rétention : L’utilisateur revient t-il ? 4/ Recommandation : Est ce que vos utilisateurs sont suffisamment contents pour en parler autour d’eux ? 5/ Revenu : Comment générez-vous des revenus ?
L’effet de réseau
L’effet de réseau désigne le modèle selon lequel l’utilité réelle d’une technique ou d’un produit augmente avec la quantité de ses utilisateurs. On a donc un effet de réseau quand chaque nouvel utilisateur ajoute de la valeur à la base utilisateurs existante. Les effets de réseau sont à l’origine de monopoles (Facebook, Google, langue anglaise ou chinoise, etc.) car, à un moment, la stratégie dominante pour tout nouvel acteur consistera à rentrer dans le réseau principal.
Les modèles mentaux en management
L’effet Pygmalion
L’effet Pygmalion est un modèle qui postule que de grandes attentes amènent à de grandes performances. Egalement appelé “effet de réputation” : donner une bonne réputation à une personne va l’inciter à se comporter conformément à cette réputation.
L’effet Golem
Effet inverse à l’effet Pygmalion. Il se traduit par une “performance moindre et des objectifs moins élevés sous l’effet d’un potentiel jugé limité par une autorité”.
L’équipe virtuelle
“Groupe de personnes qui travaillent à travers le temps, l’espace et les frontières organisationnelles avec des liens renforcés par la technologie de la communication. Elles ont des compétences complémentaires et se sont engagés à un objectif commun, de performance interdépendants, et de partage d’une approche du travail pour lequel il faut se tenir mutuellement responsable.”
Les différents types d’intelligence (QI et QE)
QI vs QE : « Le quotient intellectuel, ou QI, est le résultat d’un test psychométrique qui entend fournir une indication quantitative standardisée de l’intelligence humaine ». Le quotient émotionnel désigne « la capacité de reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et à composer avec les émotions des autres personnes ».
Mindset fixe vs mindset de croissance
« Ceux qui ont un mindset fixe pensent que les capacités sont essentiellement innées et interprètent l’échec comme une incapacité. Ceux qui ont ceux un mindset de croissance pensent que les capacités s’acquièrent à condition d’efforts réguliers sur une longue période ».
Généraliste versus spécialiste
Un généraliste connaît beaucoup de sujets mais aucun en profondeur. Le spécialiste ne connaît qu’un seul sujet mais il le connaît parfaitement.
Le principe de Peter
Selon ce principe, « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence », avec pour corollaire que « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ».
La pyramide des besoins
Représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins (également appelée « pyramide de Maslow »). Il s’agit d’un modèle de comportement selon lequel les besoins prioritaires doivent être satisfaits les premiers avant de passer aux suivants.
Le nombre de Dumbar
« Nombre maximum d’individus avec lesquels une personne peut entretenir simultanément une relation humaine stable ».
La tolérance zéro
« Doctrine visant à punir sévèrement et dans les plus courts délais les délinquants à la moindre infraction de la loi. »
Les modèles mentaux en théorie des jeux
Le jeu
Situation d’interdépendance stratégique dans laquelle le résultat de nos choix dépend du choix d’une ou de plusieurs autres personnes qui agissent à dessein.
Le jeu à somme nulle
Modèle de jeu dans lequel la somme des gains et des pertes est nulle. Cela signifie que l’intérêt d’un joueur est opposé à l’intérêt de l’autre (ce que gagne l’un est perdu par l’autre).
Le jeu à somme non nulle
Type de jeu dans lequel la somme des gains et des pertes est différente de zéro (positive ou négative). Les intérêts des joueurs ne divergent pas nécessairement et les stratégies peuvent aboutir des situations où tous les participants sont gagnants (win-win) ou perdants (lose-lose).
La stratégie
Une des options qu’un joueur choisit dans un contexte où le résultat dépend non seulement de ses propres actions, mais également de celles des autres. La stratégie d’un joueur déterminera l’action qu’il entreprendra à n’importe quel stade de la partie. Un coup joué n’est pas une stratégie; Une stratégie se compose d’un ensemble de coups ordonnés.
La stratégie dominante
Désigne une stratégie qui est meilleure pour un joueur quelque soit la stratégie de l’adversaire.
La stratégie d’équlibre (équilibre de Nash)
Ce modèle désigne une situation dans laquelle chaque participant d’une interaction stratégique prend la meilleure décision en fonction des choix des autres. Il en résulte un état stable – celui du meilleur compromis pour tous – dans lequel aucun participant ne peut améliorer sa position en modifiant sa stratégie. L’équilibre de Nash est donc la solution d’un jeu joué par des personnes compétentes. C’est un concept clé de la théorie des jeux utile pour comprendre les interactions stratégiques.
La connaissance commune
La connaissance commune exprime le savoir partagé par un groupe de personnes où tous savent que tous partagent ce savoir, et tous savent que tous savent que tous le partagent etc. Ce principe permet à tous les agents d’anticiper le comportements des autres pour prendre leurs décisions (par exemple dans le cas de la conduite avec la connaissance du code de conduite).
La tragédie des biens communs
“La tragédie des biens communs est un phénomène collectif de surexploitation d’une ressource commune. Elle se produit dans une situation de compétition pour l’accès à une ressource limitée (créant un conflit entre l’intérêt individuel et le bien commun) face à laquelle la stratégie économique rationnelle aboutit à un résultat perdant-perdant.” Elle aboutit à une situation perdant-perdant. Cet échec d’auto-régulation du marché peut être corrigé par une intervention externe (comme l’Etat).
Le perdant-perdant
Le perdant-perdant est le résultat d’une interaction où la poursuite de la maximisation des intérêts de chacun aboutit à une combinaison de décisions minimisant l’intérêt de tous.
Le gagnant-gagnant
“Un accord gagnant-gagnant est un accord par lequel chaque partenaire se préoccupe aussi de l’intérêt de l’autre, d’une façon également favorable à son propre intérêt. Il ne s’agit pas de rechercher le meilleur compromis de partage des gains, mais de trouver un accord qui augmente les gains de chacun.“
Le point focal
Le point point focal est “une solution à laquelle les participants à un jeu de « coordination pure » – et qui ne peuvent pas communiquer entre eux sur ce sujet – auront tendance à se rallier, parce qu’elle leur semble présenter une caractéristique qui la fera choisir aussi par l’autre”. Dans le trading, les supports, les résistances et les seuils en chiffres ronds jouent le rôle de point focal (ce sont des niveaux conventionnels vers lesquels convergent les espérances d’action des acteurs).
Les modèles mentaux dans le militaire
La Guérilla
La guérilla est une forme de guerre asymétrique où les combattants se battent contre un gouvernement.
La matrice de Rumsfeld
Modèle militaire qui catégorise les informations et les situations pour aider à la prise de décision et à la gestion des risques:
- Connu connu: les choses que nous savons que nous savons
- Inconnu connu: les choses que nous savons que nous ne savons pas
- Inconnu inconnu: les choses que nous ne savons pas que nous ne savons pas (représente l’essentiel des risques et des opportunités)
Les risques connus (que l’on peut estimer) s’oppose à l’incertitude inconnue (impossible à estimer)
La guerre à deux fronts
Guerre dans laquelle le combat prend place sur deux zones géographiques différentes.
Le Cheval de Troie
Technique d’infiltration consistant à camoufler un danger sous l’apparence d’une chose neutre.
Gagner la bataille mais pas la guerre
Stratégie sous-optimale qui permet de gagner un petit objectif (voire même une diversion) mais qui perd sur le véritable objectif.
L’équilibre de la terreur (ou destruction mutuelle assurée)
« Forme extrême de la dissuasion (par le nucléaire), où les bénéfices d’une attaque seraient invalidés par les pertes, puisqu’il y aurait annihilation de chacun des belligérants. Cette stratégie est une forme d’équilibre de Nash, dans lequel chacune des parties ne peut rompre l’équilibre qu’en s’exposant à être détruit. »
Gagner les cœurs et les esprits
Stratégie consistant à utiliser les émotions et la raison (plutôt que la force militaire) pour gagner des partisans.
Stratégie de sortie
Une solution pour abandonner une situation, soit après que l’objectif ait été atteint ou un échec.
Les modèles dans l’informatique
La scalabilité
Désigne « la capacité d’un produit à s’adapter à un changement d’ordre de grandeur de la demande (montée en charge), en particulier sa capacité à maintenir ses fonctionnalités et ses performances en cas de forte demande. » De façon plus générale, ce terme désigne un modèle qui atteint un nombre de clients plus grand pour un coût de production constant. Par exemple, les formations digitales n’ont pas de coûts marginaux de reproduction).
Garbage in, garbage out (GIGO)
Des mauvais inputs produisent des mauvais outputs. Ce modèle souligne que la qualité des résultats à la sortie est déterminée par la qualité des données à l’entrée. Si on alimente un système, un organisme ou un processus avec des données ou des informations de mauvaise qualité (garbage in), on obtiendra inévitablement des résultats erronés ou non pertinents (garbage out). Comprendre ce principe est essentiel dans tout domaine pour garantir des résultats fiables. Pour produire quelque chose de bon, il faut des bons inputs.
L’optimisation prématurée
“La règle numéro un de l’optimisation est qu’elle ne doit intervenir qu’une fois que le programme fonctionne et répond aux spécifications fonctionnelles. L’expérience montre qu’appliquer des optimisations de bas niveau du code avant que ces deux conditions ne soient réalisées revient le plus souvent à une perte de temps et s’avère néfaste à la clarté du code et au bon fonctionnement du programme.”
La preuve de travail (Proof of Work)
Modèle de sécurité dans lequel la validation d’une transaction nécessite beaucoup de puissance de calcul ; de sorte que cela dissuade les spams et autres attaques contre le réseau.
La preuve d’enjeu (Proof of Stake)
Modèle de sécurité dans lequel la validation d’une transaction est conditionnée à une certaine quantité de richesse (exprimée en crypto-monnaies du réseau en question).
L’effet de bord
« Un effet de bord apparaît la plupart du temps lorsqu’une modification d’un programme aboutit à des valeurs ou des comportements non prévus. »
Point de friction
Le modèle des points de friction identifie et analyse les obstacles (appelés “points de friction”) limitant la réalisation d’une action pour les minimiser afin d’améliorer les chances de réalisation de l’action. Ce modèle s’applique à beaucoup de choses: améliorer l’expérience utilisateur pour optimiser un processus de vente en ligne, faciliter le développement et le maintien de nouvelles habitudes, etc.
Les modèles mentaux d’Internet
La bulle de filtrage
Théorie selon laquelle des « algorithmes sélectionnent « discrètement » les contenus visibles par chaque internaute, en s’appuyant sur différentes données collectées sur lui. Chaque internaute accéderait à une version significativement différente du web. Il serait installé dans une « bulle » unique, optimisée pour sa personnalité supposée. »
Le spamming
Technique d’envoi de messages non sollicités (spams), particulièrement des messages commerciaux ainsi que des messages répétitifs provenant du même site.
Une ferme de contenus
« Une ferme de contenus est un site Web qui publie du contenu de peu de valeur dans le but de générer des revenus publicitaires. ».
Le micro-paiement
Une transactions financière en ligne impliquant le transfert d’une très petite quantité d’argent.
Les modèles mentaux au poker
Etre result-oriented
Baser son analyse d’une décision à partir du résultat sans prendre en compte du fait que le résultat était peu probable (soit ne pas distinguer la compétence de la chance). Par exemple, quand un joueur part à tapis préflop avec la main 72 contre AA, il a pris une mauvaise décision. Quelqu’un de result-oriented dira “c’est gagné, c’est bien joué” (sans réaliser que 88% du temps, 72 perd ce coup et que c’était donc juste un coup de chance).
Décisions EV+
Décisions qui offrent une valeur attendue positive à long terme. Cela signifie choisir des options où les avantages potentiels, pondérés par leur probabilité, dépassent les risques potentiels. Ce modèle de décision est couramment utilisé par les professionnels des secteurs qui comportent une large part d’aléatoire et des actions récurrentes (finance, poker, etc.). L’objectif est de maximiser les résultats sur une série de décisions – tout en étant conscient du fait que certaines bonnes décisions peuvent parfois mener à des mauvais résultats à cause de l’incertitude.
Jouer scared money
Jouer “scared money” désigne une situation dans laquelle un joueur prend de mauvaises décisions conservatrices car il est effrayé par les enjeux financiers auxquels il n’a pas l’habitude de jouer. Les autres joueurs vont le remarquer et vont exploiter cette situation à leur avantage en lui mettant la pression pour le pousser à jouer la sécurité.
La variance
Le poker est un jeu d’adresse avec un élément de hasard provoqué par la distribution aléatoire des cartes. La variance au poker décrit l’effet de cet élément “chance” ou “malchance” dans le court terme. Par exemple, un joueur professionnelle peut perdre quelques parties contre un débutant. Une technique de réduction de la variance consistera à jouer de nombreuses parties pour éliminer le facteur “chance” au profit du facteur “compétence” sur le long terme. En effet, seuls de grands échantillons de données permettent de fournir des résultats fiables (cf. Loi des grands nombres).
Les niveaux de pensée
Niveau 1 : “je pense qu’il a …”. Level 2 : “je pense qu’il pense que j’ai…”. Niveau 3 : “je pense qu’il pense que je pense qu’il a…”; Etc. Pour anticiper les réactions de votre adversaire, vous devez vous mettre à son niveau de pensée. Si vous jouez niveau 3 face à quelqu’un qui a un niveau de jeu “niveau 2”, vous faites une erreur de level (vous allez faire des erreurs d’anticipation).
Les modèles mentaux en sociologie/anthropologie
Le bouc émissaire
La stratégie du bouc émissaire consiste à désigner un individu (ou un groupe) pour endosser une responsabilité ou une faute pour laquelle il est, totalement ou partiellement, innocent.
Le don
Le modèle du don fonctionne selon la triple obligation « donner-recevoir-rendre ». Lorsque quelqu’un nous fait un don, nous avons l’obligation (sociale) de le recevoir, puis celle (implicite) de le rendre. Le don permet la recréation permanente du lien social.
Le rite de passage
Épreuve à surmonter pour changer de statut. Après le rite, l’individu devient un initié (un insider). Plus le rite sera difficile et plus l’identité associée sera forte.
Noblesse oblige
Modèle selon lequel la situation d’une personne est son principe directeur.
Le point de bascule (Tipping Point)
Désigne l’état d’un système ou d’un organisme à partir duquel un petit changement peut provoquer une transformation significative (généralement une réaction rapide et importante). Autrement dit, le point de bascule désigne le moment où un petit changement amène à un nouvel état d’équilibre du système (une vidéo qui devient virale, la bulle d’un actif financier, une AI qui deviendrait AIG à un certain niveau de computation (?), etc.).
Sociodicée
Modèle de rationalisation qui consiste, pour quelqu’un (ou une organisation) qui a bénéficié d’une situation, à rechercher des explications valorisantes pour justifier cette situation. “Ce n’est pas parce que les choses sont bonnes que nous les aimons, c’est parce que nous les aimons que nous les jugeons bonnes.” (Spinoza).
La théorie de la vitre brisée
Modèle de comportement selon lequel des petites détériorations dans l’espace public entrainement un délabrement progressif des conditions de vie et des comportements. Les détériorations donnent une sorte de licence pour mauvais comportement. Voir également “l’effet Serpico” : celui qui rentre dans un univers où la corruption est la norme a de forte de chance de devenir lui-même corrompu.
Théorie du filtre
Modèle expliquant le système de filtrage utilisé par les recruteurs : en sélectionnant des candidats qui sont passés par plusieurs filtres (école, expériences professionnelles, etc.), ils réduisent l’incertitude du processus d’embauche.
Les goûts comme marqueur social
Modèle qui indique que les goûts d’une personne sont définis par sa position sociale (Bourdieu).
La distinction
Stratégie de positionnement social qui utilise des signaux (goûts vestimentaires, musicaux, etc.) pour indiquer une appartenance à un groupe social et le rejet d’autres groupes. Cf. La Distinction (Bourdieu).
Ethique de la responsabilité vs éthique de la conviction
L’éthique de la responsabilité place la responsabilité comme moteur de l’action (le résultat prime sur les convictions). L’éthique de la conviction met la conviction en avant (peu importe les conséquences). Une éthique de la conviction peut parfois amener à des résultats qui sont en contradiction avec la conviction. (Max Weber). Apprenez à identifier l’éthique de votre interlocuteur pour anticiper ses actions.
Les modèles mentaux dans l’apprentissage
La pratique délibérée
Modèle de pratique qui met l’accent sur l’entraînement ciblé et intentionnel pour améliorer les performances. Il nécessite une pratique spécifique, généralement supervisée, souvent hors de la zone de confort et un feedback constant pour le développement efficace des compétences. « Pour celui qui vise l’excellence, l’objectif n’est pas de répéter la même chose encore et encore mais d’atteindre le plus haut niveau de maîtrise sur tous les aspects de la performance. C’est la raison pour laquelle il ne trouve pas la pratique ennuyante. Chaque entrainement est l’occasion de faire quelque chose mieux que la dernière fois. » (Dr. K. Anders Ericsson).
Le syndrome de l’imposteur
Sentiment de doute (“Je suis une fraude et tout le monde va finir par s’en apercevoir”) qui fait une personne se sentir illégitime. Ce mindset peut mener à des comportements autodestructeurs comme le fait d’éviter les challenges, de cacher ses problèmes ou d’ignorer les feedbacks.
L’effet Dunning-Kruger
« L’effet Dunning-Kruger, ou effet de surconfiance, est un biais cognitif selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence. »
L’effet Lindy
Modèle selon lequel l’espérance de vie future de certaines choses (comme une technologie ou une idée) est proportionnelle à son âge actuel. Dit autrement, plus une chose a survécu au temps et plus il est probable qu’elle survive encore longtemps.
La répétition espacée
« Technique d’apprentissage qui consiste à se faire interroger (ou s’auto-interroger) d’autant moins souvent qu’on maîtrise la question. Cette méthode part d’un constat apparemment évident : la mémoire humaine n’est pas parfaitement fiable et l’on oublie souvent ce que l’on a appris. Par contre, l’oubli est rarement total, et si l’on apprend à nouveau ce que l’on a déjà appris, on oublie moins vite. »
Atteindre son plein potentiel. Le modèle de progression en deux étapes : 80/20 + la règle des 10.000 heures.
Pour atteindre un bon niveau dans un domaine – disons 80% de votre potentiel – vous aurez besoin de réaliser 20% des actions. Vous pouvez ainsi devenir bon dans un art, une langue, une danse en simplement quelques mois de pratique.
Mais pour ensuite devenir vraiment excellent, il vous faudra appliquer la règle des 10.000 heures de pratique délibérée sur le sujet.
Ce modèle explique la progression en deux étapes complètement différentes. Selon ce modèle, il est plus facile de passer d’un niveau de 0% à 80% que de 80% à 99%; il est également relativement plus simple d’être bon dans deux domaines différents qu’excellent dans un seul.
Les modèles mentaux dans l’innovation
Le cycle des adoptions technologiques
Modèle qui décrit le processus d’adoption d’une innovation en fonction des caractéristiques psychosociales des utilisateurs. La représentation graphique suit une courbe de Gauss. Le premier groupe d’utilisateurs est constitué des innovateurs; après, ce sont les « early adopters ». Puis il y a le fossé qui s’interpose entre les early adopters et le marché. Ensuite, vient la majorité en avance. Puis, la majorité tardive. Et finalement, les « réfractaires » et les « phobiques ».
La loi d’Amara
Loi d’Amara : “nous avons tendance à surestimer l’impact d’une technologie sur le court terme mais à le sous-estimer sur le long terme“. Modèle selon lequel les gens pensent à tort que l’impact d’une technologie est linéaire et cohérent au fil du temps. (Par ex. l’effervescence Internet des années 1990/2000 a produit ses plus importants résultats à partir des années 2010 – créant dans un premier temps la déception puis la surprise positive.)
Les modèles mentaux en géopolitique
Le grand cycle du changement d’ordre mondial
Les empires naissent et disparaissent en suivant un grand cycle de changement d’ordre mondial qui est généré par trois forces principales :
- La dette
- Le cycle de l’ordre et du désordre interne (domestique)
- Le cycle de l’ordre et du désordre externe (international)
Lorsque ces trois cycles sont dans leur dernière phase, le monde connaît des périodes mouvementées pendant que l’on transitionne d’un ancien ordre mondial à un nouveau. Nous sommes actuellement dans l’ordre mondial post WW2 dominé par les USA. Mais, selon Ray Dalio, la phase de transition actuelle nous amène vers un nouvel ordre mondial avec la Chine comme principale puissance.
Sources :
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Super Thinking (Gabriel Weinberg et Lauren McCann) : Livre et article.
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Thinking, Fast and Slow (Daniel Kahneman) : Livre, Système 1, Système 2 : Les deux vitesses de la pensée, et article.
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Wikipédia
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Pour copier et partager : https://mikaelecanvil.com/guide-modeles-mentaux/
1 comment
je suis amplement d’accord avec cet article merci pour le partage.